Sommes-nous en guerre, et si oui, avec qui?
Lecteur tu vas me dire: “Ca y est, il ne publie pas pendant des mois, et brusquement le revoilà, pour nous annoncer des mauvaises nouvelles!” Eh bien pour la première partie, tu auras raison, cher lecteur, et je suis le premier à le déplorer. Mais je déplore surtout la deuxième partie de ta phrase car, même si je n’ai rien à t’annoncer puisque tu sais déjà beaucoup de choses, les lignes qui suivent risquent de ne pas t’arracher de cris de joie.
Notre Président était jusqu’au vendredi 13 novembre un président tout mou, et ça nous faisait d’ailleurs autant rire que pleurer. Et voilà que sous la pression des événements tragiques de ce fameux soir du 13 novembre, Moumou a ressorti son appareil de musculation préféré, la communication tous azimuts, cherchant à devenir tout dur. Bon d’accord, sans entraînement l’endurance et le souffle risquent de lui manquer, mais on verra bien à ce moment-là! Quoi qu’il en soit, dans son discours prononcé au soir du 13 novembre, je lui ai trouvé des accents de sincérité auxquels il ne nous avait pas habitués. Il était visiblement abasourdi par ce qu’il venait d’apprendre, comme nous tous, et ça s’est vu. Il faut dire qu’il y avait de quoi, si on songe que huit ou 10 barbares, que je n’appellerai pas kamikazes par respect pour les combattants japonais de la deuxième guerre mondiale qui, eux, n’avaient guère de possibilité de refuser le sort qui leur était promis , ont réussi à faire en tout pas loin de 500 victimes rien qu’en “tirant dans le tas” et en se faisant exploser. Et encore, ceux du Stade de France ont vraiment été en-dessous de tout, car on n’imagine même pas ce qui se serait passé s’ils avaient pu rentrer dans le stade (ce dont je doute quand-même) ou s’ils avaient attendu la fin du match et la sortie des spectateurs. Il faut croire qu’ils étaient pressés d’en finir avec la vie d’ici bas et de goûter aux délices de l’au-delà! Mais celui qui a décroché le pompon du manque de professionnalisme, c’est celui des terroristes qui a réussi à se faire pincer quelques semaines plus tôt aux Pays-Bas avec sur lui de l’herbe, oui oui, et pas de Provence… Se faire prendre avec ça, aux Pays-Bas qui plus est, alors que tu prépares une attaque terrorisme, tu avoueras cher lecteur que c’est vraiment improbable et minable et que ça n’a rien de professionnel.
Donc, notre Président nous a dit que nous étions en guerre, en guerre contre le terrorisme. Pas contre les islamistes ni contre les musulmans radicaux, non, contre le terrorisme. Mais qu’est-ce qu’un terroriste, si ce n’est un individu dont la finalité est de déstabiliser le système en place? Les résistants de la seconde guerre mondiale étaient appelés terroristes par les occupants allemands et par Vichy, les Palestiniens sont appelés terroristes par le camp israélien, alors qu’eux se considèrent comme des résistants à une occupation, tiens, comme les nôtres dans les années 40… Mieux encore, avant la création de l’Etat d’Israël, les Juifs de Palestine, rejoints par de plus en plus de sionistes européens, eux qui avaient subi la barbarie nazi de la façon que l’on sait, se sont retrouvés qualifiés de terroristes par l’administration britannique de l’époque lorsqu’ils perpétrèrent, eux aussi, de terribles attentats sur le sol convoité.
Nous sommes donc aux prises avec des terroristes, mais en aucun cas avec une armée de terroristes, expression impossible car si cette armée en était une, il y aurait des combats, un ou plusieurs fronts et des opérations régulières de la part de ladite armée comme de l’armée régulière. Or, de cela point du tout, car si l’Etat islamique était une armée, il se comporterait comme tells, mais de cela il n’a pas les moyens, du moins pas en Europe et pas encore. Si l’État islamique le pouvait, il porterait la guerre sur notre sol, mais il n’en a pas les moyens, alors il sème la terreur en envoyant, ou plutôt en recrutant, 10 hommes et en terrorisant le pays. C’est terriblement efficace, barbare et dangereux, mais ce n’est pas une guerre.
Non, lecteur, nous ne sommes pas en guerre, sache-le! Si nous étions en guerre, notre réponse ne serait pas de continuer à vivre normalement sous peine de laisser gagner l’adversaire, mais de prendre les armes et de nous défendre, ce que personne ne fait, du moins officiellement. Il y aurait une cause légitime et une cause illégitime, mais très probablement des exactions des deux côtés. Au lieu de cela, nos spécialistes en communication nous disent que si nous ne continuons pas à vivre normalement, nous ferons gagner les terroristes, qui cherchent à nous diviser et à provoquer une guerre civile, rhétorique très commode pour faire culpabiliser tous les gens qui seraient tentés de se poser trop de questions, mais en aucun cas une rhétorique guerrière.
Alors, lecteur, je t’entends déjà vociférer: “tu es inconscient, tu sous-estimes le danger! ”Tu minimises le poids de l’islam fondamentaliste en Europe!“ Sois rassuré, je mesure, comme toi, la fragilité de notre pays face à des racailles recyclées et fanatisées prêtes à tout pour le déstabiliser. Car en effet, quand on voit à quel point 10 malades peuvent chambouler tout le fonctionnement de la France, on se dit forcément qu’une déstabilisation générale n’est pas à exclure, surtout si les amateurs actuels font place à quelques centaines, voire quelques milliers, d’hommes très aguéris, professionnels et disciplinés. L’ennemi potentiel est partout et il est invisible, il n’a pas encore de nom véritable, il peut frapper n’importe où et n’importe quand. Donc oui, il y a de quoi être terrorisé, mais non, nous ne sommes pas en guerre, pas encore. Si nous ne faisons rien de plus pour l’éviter, cela arrivera, et peut-être plus rapidement que je le crois moi-même. Affirmer que nous sommes déjà en guerre, qui plus est sans nommer l’ennemi, c’est ouvrir la porte à toutes sortes de mesures d’exception dont la portée dépassera largement la seule mouvance salafiste, c’est légitimer d’avance une succession d’interventions militaires prétendument lancées pour lutter contre le terrorisme alors que les objectifs recherchés ne sont pas forcément aussi avouables. Et surtout, dire que nous sommes en guerre sans disposer des véritables moyens de contrôler nos frontières, c’est suicidaire et inconsidéré. Tout cela manque de cohérence, les mots sont utilisés à tort et à travers. Confucius a légué cette parole, qui résonne aujourd’hui avec acuité: ”Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté." Alors, lecteur, tu as, certes, beaucoup à craindre d’une guerre à venir, mais tu as surtout beaucoup à te soucier de tes libertés.
Tout d’abord, je me réjouis de retrouver sur ce blog une plume connue, acérée et pertinente. Même s’il n’y a pas grand-chose à ajouter, je ne dirais pas « nous sommes en guerre », mais « ils sont en guerre ». La guerre qui est menée est une guerre contre une partie de l’opinion. Il n’y a qu’à voir les moyens déployés pour écraser la contestation contre le mariage des invertis. Je note au passage qu’on cherche encore dans les manifs pour tous les Musulmans dont certains vont jusqu’à se faire exploser pour pourfendre la décadence occidentale. D’un côté les fondamentalistes musulmans s’affichent comme parangons de vertu dénonçant, comme je l’ai dit, la dégénérescence des moeurs, et ces mêmes parangons de vertu sont étrangement silencieux lorsque le pouvoir use de violence contre ceux qui luttent pour davantage de vertu sur notre sol. Pour conclure, je dirai qu’ils sont bien en guerre, mais l’ennemi n’est pas celui qu’on croit. les ennemis se sont les patriotes et les véritables opposants au système. Voilà contre qui ils sont en guerre.
JF >