IL Y A DES JOURS OÙ LES ÉCOLOS NOUS LES BRISENT!
Je ne sais pas vous mais moi, j’en ai parfois assez que la bien-pensance me fasse la morale. J’avoue, lecteur supporter de plus en plus mal les directeurs de conscience écologistes. Ceux-là en particulier commencent à me pomper l’oxygène pourtant déjà très vicié. Aussi, lecteur, je t’invite à réfléchir (car il faut toujours réfléchir) puis à prendre le contrepied de comportements jugés écologiquement et surtout politiquement conformes. Réfléchissons donc à trois choses:
* Le tri sélectif des déchets,
* la nécessité de prendre les transports publics,
* enfin, le commerce équitable.
Honte à toi cher lecteur si tu ne te conformes pas scrupuleusement aux édits susmentionnés. Pourtant, je t’invite à scrupuleusement ne pas t’y conformer. Oh je sais ce que tu vas me dire. Tu vas m’avouer à voix basse qu’il t’arrive en douce de prendre ta voiture, de jeter tout dans la même poubelle et de trouver que le café issu du commerce équitable c’est de la merde! Oui mais moi je t’invite à ne plus te cacher. Je t’invite à agir ostensiblement et de façon vindicative. Pourquoi? Simplement parce que les obligations qui te sont faites sont à la fois absurdes et castratrices. Elles n’ont pour but que de te faire te sentir éternellement coupable de vivre à l’occidentale. Les arrières grands-parents de tes voisins ont colonisé, honte à toi tu vas payer. 80% de la planète vit en deçà du seuil de pauvreté à cause de l’exploitation des multinationales et de la corruption, qu’importe, tu es coupable et tu vas payer. Il est donc temps de relever la tête! Réfléchissons ensemble:
Le tri sélectif. Voilà un concept parfaitement idiot jusque dans sa sémantique. Le tri sélectif ça ne veut rien dire. En effet, qu’est-ce trier sinon sélectionner. En triant tes déchets, tu facilites la tâche à une industrie que tu paies toujours plus cher. En d’autres termes, par ton comportement qu’on t’a vendu comme écolo, tu permets juste aux maquignons du traitement des déchets d’augmenter leurs marges déjà considérables. Parce que tu n’es pas sans savoir que le traitement des déchets est une mane considérablement juteuse qui, dans de nombreux pays, tombe directement dans l’escarcelle du crime organisé. Donc mets tout dans la même poubelle et les ordures qui traitent les ordures se chargerons de se débarbouiller la conscience écolo et de mettre en place des système de tri voire de tri sélectif si elles le veulent. J’ajoute que si les fournisseurs de biens de consommation n’abusaient pas du packaging superflu à des fins exclusives de marketing, le volume de déchets serait bien moindre et notre conscience écolo d’autant allégée. Ainsi, chaque fois que c’est possible, lorsque j’achète un bien de consommation, je laisse l’emballage au magasin qui saura certainement mieux que moi dans quelle poubelle il faut le mettre.
Ensuite il y a les transports publics. Si, pour aller travailler ou te distraire tu rechignes à te mélanger dans un bus bondé que tu as attendu des plombes à la populace qui pue la transpiration, ou aux mômes rentrant du lycée hurlant parce que déjà sourdingues à cause des équipements sonores dont ils abusent, eh bien tu es un mauvais citoyen sans conscience, qui se fout des générations futures. D’ailleurs si la planète ne survit pas, ce sera de ta faute. Alors une fois encore, tu vas m’avouer qu’il t’arrive d’aller au boulot seul au volant de ta voiture, et que tu sais que ce n’est pas bien, mais que c’est au cas où il te faudrait aller chercher les gosses à l’école… Bla! Bla! Bla!!! Lecteur, je t’absous! Dans la ville où j’habite, pour me rendre à mon boulot, je mets de deux à six fois plus de temps si j’y vais en transports en commun. Il est donc hors de question que qui que ce soit ose tenter de me faire culpabiliser si, pour aller bosser, j’y vais peinard dans ma bagnole qui sent une odeur acceptable, (sauf depuis que ma femme a oublié un Reblochon dedans, mais c’est une autre histoire), et qui me permet dans la quiétude et un silence relatif d’être à l’heure au travail sans me lever 45 minutes plus tôt. J’ajoute que c’est un excellent moyen de se prémunir contre la grève.
Enfin, il y a le plus scandaleux des préceptes inventés par une ultra gauche ultra-libérale jamais avare d’oukases moralisateurs, j’ai nommé le commerce équitable. C’est ce truc qui consiste à vous faire acheter des produits de consommation avec la promesse que les matières premières ont été acquises à un prix décent et produites avec des procédés bons pour la planète. Je t’entends, lecteur, me dire que c’est là une bonne intention et que c’est bien la preuve que je suis un salle type individualiste si j’y trouve à redire. Seulement voilà, le commerce équitable ne s’applique qu’aux paysans africains ou latino envers qui on a une dette imprescriptible, vu que comme je te l’ai dit, si ce n’est pas toi qui les a colonisés c’est donc ton frère. À titre personnel, je ferai du commerce équitable le jour où il sera prioritairement appliqué à nos agriculteurs que la grande distribution (elle n’est pas la seule) fait littéralement crever. Or pendant qu’on se préoccupe de savoir si la tablette de chocolat que je mange et la tasse de café que je bois rapportent assez d’argent à Mamadou, on s’évertue depuis des décennies à faire crever notre agriculture et notre élevage. N’écoute pas lecteur ceux qui te disent que nos agriculteurs sont de grands pollueurs et que s’ils disparaissent il l’ont bien cherché. Je serai d’accord avec toi sur le fait qu’il y a de mauvais comportements chez les agriculteurs comme ailleurs, mais non sans ajouter que si on achetait les denrées au juste prix, les producteurs seraient peut-être moins soucieux, parce que sous pression, de rentabilité, ce qui au final serait bon pour cette planète si chère aux bonnes consciences de gauche. Les agriculteurs sont les jardiniers de notre pays ne l’oublions jamais. Or aujourd’hui, le souci de rentabiliser une production achetée à des prix toujours plus bas et vendue au consommateur que je suis toujours plus cher conduit à des comportements souvent stigmatisés par certains écolos professionnels qui ne connaitront jamais l’angoisse de savoir si oui ou non on va pouvoir rembourser le crédit agricole. Donc en garantissant des prix d’achats raisonnables, on pourra exiger des comportements plus propres. En attendant, je dois te laisser car il faut que je sorte ma poubelle avant d’aller dîner chez des amis, en voiture bien entendu.
Jacques Frantz
1 commentaire