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WESTHOFFEN, LES HEURES LES PLUS SOMBRES ETC…
Affreux, immonde, consternant et j’en passe. Même le ministre a quitté sa table de poker pour venir chouiner.
Je ne sais pas toi lecteur, mais moi je sais que ces grands raouts médiatiques autour des profanations de cimetières juifs commencent à sérieusement me fatiguer. D’abord parce qu’une profanation de cimetière est toujours un scandale où qu’elle soit. L’endroit où reposent ceux qu’on a aimé et qu’on aime encore reste un lieu sacré, et les profanateurs d’où qu’ils viennent et qui qu’ils soient sont d’immondes racailles à punir. Ce qui me dérange dans cette histoire, c’est le traitement particulier réservé à une confession particulière. Précisons, s’il est besoin, que la loi de 1905 si chère à nos chiens de garde des loges, interdit les cimetières et les carrés confessionnels. Je sais que nous sommes dans une région sous le régime du Concordat et que la loi ne s’applique pas avec la même rigueur que sur le reste du territoire. Concordat que, soit dit en passant, certains rêveraient d’abroger ou tout au moins de réformer. J’en profite pour dire que si une abrogation du concordat est possible, l’abrogation de la loi de 1905 l’est aussi. De toute façon ce n’est pas mon sujet. Revenons donc à notre histoire de profanation.
Des profanateurs sont allés nuitamment souiller des tombes, ce qui est inacceptable. Je le répète, c’est inacceptable, quel que soit le repos que ces tombes abritent. C’est pourquoi je suis absolument certain que s’il s’était agi de tombes goï, le ministre aurait témoigné de la même émotion et aurait abandonné brelans et jetons. Nul doute que le ministre aurait eu la même quinte de toux.
Seulement voilà! Vous me connaissez et vous connaissez mon mauvais esprit légendaire. Ce mauvais esprit m’oblige à me poser la question suivante: “À qui profite le crime?” Si des âmes sensibles ne veulent pas la réponse, qu’elles cessent ici leur lecture.
Lors de son déplacement à Westhoffen dont j’ignorais jusqu’à hier l’existence, le ministre a fait savoir qu’un bureau national de lutte contre la haine serait créé. C’est vrai qu’on manquait de chiens de garde et que les tribunaux qui, au demeurant se plaignent d’engorgement, ne cessent de juger des affaires d’incitation à la haine, mais bon…
J’ai du reste été très surpris par les paroles du Président du Consistoire israélite d’Alsace qui disait en substance qu’il fallait mettre fin à l’omerta dans cette région. Et moi qui croyais – naïf que je suis – que la délation c’était pas bien que ça rappelait les heures les plus sombres etc…
Je reviens à ma question. Le ministre a donc annoncé la création d’un bureau national de lute contre la haine. Eh bien voilà! Le crime profite à ceux qui luttent contre la haine. D’ici à penser qu’il pourrait s’agir d’une profanation où les profanateurs sont très proches des profanés là, même si ça s’est vu, (l’histoire de la suspicion du Rabin Farhi est emblématique), je me refuse à envisager, que dis-je à imaginer une telle chose possible. Du reste, lorsqu’une telle histoire a lieu, les médias sont très discrets. Dans sa fiche Wikipedia, qui, comme chacun sait est très bien gardé, il est indiqué que le rabbin Farhi a obtenu un non-lieu suite aux accusations de dénonciation imaginaire. Bref tout ça pour dire que si les profanateurs voulaient un tour de vis supplémentaire à nos libertés ils ne s’y seraient pas pris autrement. Du reste, la réponse du Pouvoir ne s’est pas faite attendre.
Jacques Frantz