ISRAËL, PUISQU’IL FAUT EN PARLER

ISRAËL, PUISQU’IL FAUT EN PARLER

Quels enseignements peut-on tirer des événements survenus samedi dans cette poudrière qu’est Israël.
Préciser tout d’abord qu’on marche sur des oeufs puisque la censure interdit de traiter les sujets autour d’Israël de manière égale et équitable.
Préciser en outre qu’Israël n’est pas mon pays, que son territoire est à peine plus grand que deux départements français et qu’il n’est pas normal que le reste de l’actualité s’efface dès qu’un événement survient dans ce pays.
Préciser de surcroît que je suis assez content des distances prises avec les églises évangéliques qui ont davantage de compassion pour l’État hébreu que pour les chrétiens de Palestine.
Malgré cela, les faits étant têtus, il faut bien se rendre à l’évidence, les événements du week-end constituent une énorme déflagration. Quand le proche-Orient éternue, le reste du monde s’enrhume, c’est bien connu.
Pour lever toute ambiguïté, je condamne sans la moindre réserve toute atteinte aux personnes sans armes quel que soit la population à laquelle elles appartiennent et quelle que soit la cause à défendre. N’ayant pas de précisions suffisantes sur la manière précise avec laquelle se sont déroulés les événements, je m’en tiendrai là. Et ce ne sont pas les turpitudes des clowns de plateaux Télé qui pourront me tordre le bras pour obtenir un soutien d’Israël sans réserves.
Lecteur, tu me pardonneras de cette longue introduction. Comme c’est mon habitude, le présent article sera constitué de nombreuses questions. Je te sais, lecteur, suffisamment intelligent pour pousser plus avant l’analyse et trouver des réponses.
Nous sommes en droit de nous interroger sur la facilité avec laquelle l’opération du Hamas, que ce soit dans sa phase préparatoire et dans sa phase d’exécution a été possible. Les Israéliens qui, nous dit-on, sont à la pointe du renseignement, n’auraient rien vu venir. Le doute m’habite. Alors certes, l’État d’Israël suit la pente glissante de l’occident en matière de dégénérescence des moeurs des pays qui connaissent l’abondance, mais tout de même, le pays vit en état d’alerte quasi permanente. Certains ont fait la comparaison avec les événements du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, viennent à l’esprit les mêmes questions. Comment une telle opération a-t-elle pu être mise sur pieds sans attirer l’attention? et à qui cela a-t-il profité en fin de compte?
Sur le plan international, les États-Unis sont en grande difficulté. Tous les narratifs sont en train de prendre l’eau et il est difficile de colmater autant de brèches avec du chewing-gum.
En Ukraine, Zelensky n’a pas renversé la table. Le Président Biden élu de manière très douteuse est en train de se faire rattraper par l’âge et la sénilité, nous en avons abondamment parlé ici. Quant à Donald Trump, dont on croyait s’être débarrassé grâce au COVID, aux procès et au vote par correspondance, il refuse de disparaître. Mieux, chaque fois qu’on lui colle une affaire judiciaire pour lui casser les reins, il prend dix points dans les sondages. Et je ne parle pas des affaires de la famille Biden et Obama dont les arômes artificiels les plus puissants ne parviennent plus à cacher les odeurs nauséabondes.
Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec ce qui s’est passé le 3 octobre dernier à la Chambre des Représentants à Washington. Le Président McCarthy (Républicain) a été renversé suite à une manoeuvre prétendument d’extrême-droite. Ce qui s’est en réalité passé, c’est qu’en plein psychodrame récurrent sur le vote du budget de l’État, certains Républicains se sont rendus compte que le Président de la Chambre préparait en douce un accord avec le gouvernement de Biden afin de lui permettre de poursuivre les massacres en Ukraine. Or il faut bien comprendre que la politique internationale des États-Unis n’est acceptée par les Américains qu’au prix d’un narratif toujours plus mensonger. Personne n’a oublié les armes de destruction massive de Sadam Hussein. Ainsi, qui oserait prendre la responsabilité d’une crise politique au détriment d’Israël? Au détriment des fonctionnaires fédéraux pourquoi pas, mais au détriment d’Israël, c’est hors de question. Israël est sacré. Et si vous vous avisiez de l’oublier, l’AIPAC est là pour vous en faire souvenir.
Bref, tout en sachant que le complot n’existe jamais, mon mauvais esprit me pousse à voir un curieux alignement des étoiles.
Certains m’objecteront que l’État hébreu jamais ne permettrait une opération sous faux drapeau ou ne laisserait faire quelque chose au prix de tant de victimes. C’est étrange, mais depuis l’épisode de l’injection où on a administré un produit expérimental appelé abusivement vaccin, le doute à nouveau m’habite quant au souci des politiciens israéliens pour la population sur laquelle ils exercent leur autorité.
Et puis un tel chaos aura, s’il était besoin, pour effet d’éloigner encore davantage une perspective de solution à deux États vivant chacun dans des frontières sûres. Oui parce que tandis que nous sommes forcés à vivre dans des pays passoires, Israël a droit de vivre dans des frontières infranchissables. Pour faire court, Israël ne veut pas et n’a jamais voulu de solution à deux États.
De plus, le Premier Ministre Netanyahu traîne derrière lui tant de casseroles que s’il était un personnage ordinaire, il serait en prison. Or comme chacun sait, Netanyahu fait de son mieux pour manipuler des réformes sur mesure pour lui éviter la cellule. Attention cependant, car ce qui se passe en ce moment pourrait avoir raison de l’animal politique qu’est Benjamin Netanyahu.
Ensuite, même si le Hamas est désigné comme l’auteur principal de cette opération, il est peu raisonnable de penser qu’il y est arrivé sans aides extérieures. Or dès qu’on pense aide extérieure, c’est l’Iran qui vient en premier. Ça tombe bien puisqu’Israël rêve de casser la figure aux Iraniens qu’ils font souffrir avec des embargos aussi coûteux et éprouvants qu’inutiles.
En revanche, le “camp du bien” cligne doucettement des yeux concernant le Qatar, pourtant grand pourvoyeur de fonds et de logistique à destination du terrorisme. Pensez-y quand vous irez acheter vos billets pour voir jouer le PSG ou quand vous écouterez Sarkozy.
Enfin, comme je l’ai dit en préambule, tirer sur des innocents sans armes est odieux et ne peut être justifié par aucune cause. Or même s’il n’est pas restrictif, il y a un “mais” et il est de taille. La bande de Gaza est l’endroit le plus habité au monde du point de vue de la densité. Les gens s’y entassent dans des conditions effroyables et inhumaines. Le Général Sharon parlait de Gaza comme d’un “bâton merdeux”. On a tout dit sur Gaza. Outre l’élégant qualificatif de Sharon, on a parlé de “prison à ciel ouvert”. Cependant, aucune de ces épithètes ne nous fera toucher la réalité de ce bout de terre de quarante kilomètres de long sur dix de large. Ajoutez à cela des humiliations permanentes. Ceux qui sont obligés de passer la frontière artificielle israélienne pour survivre, sont soumis à des contrôles éprouvants et épouvantablement dégradants. Et ne parlons même pas des bouclages. Lecteur, je ne suis pas là pour te tirer des larmes, mais dans ces conditions, reconnais qu’il n’est pas étonnant que le terrorisme devienne le dernier espoir de gens rendus inhumains.
Je ne parlerai pas de la répression sauvage dont fait l’objet la population palestinienne sans discernement. Où sont les BHL et les Goldnadel quand il s’agit de dénoncer la répression des manifestations contre l’ouverture de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem? SOIXANTE morts en une journée. Je sais que Macron en rêve chez nous, mais tout de même, on attend toujours les indignations décidément très sélectives. Bien entendu, on pourra toujours dire que le terrorisme n’est pas une réponse. Cela dit, bien malin celui qui saura apporter une réponse au désespoir.
Jacques Frantz
Bonus: Le politicien russe Jirinovski aujourd’hui décédé disait en 2019 qu’un conflit éclaterait au proche-Orient d’ici 2024. Chez le célèbre journaliste Solovev, le politicien russe disait: “D’ici 2024, le conflit qui éclatera au Proche-Orient fera oublier jusqu’à l’existence de l’Ukraine.” Et le politicien d’ajouter: “La Corée, le Kosovo et le Vietnam ne seront rien par comparaison avec ce qui va se passer en Iran”. À méditer.
À lire ici
Merci de relayer si cet article vous a plu ou déplu et de suivre notre compte sur X

11 commentaires

  1. Comme je le lisais hier sur X puisqu’il faut ainsi l’appeler désormais, l’Ukraine a éteint le grand méchant virus dont la mortalité ne fut somme toute pas supérieure à celle d’une mauvaise grippe mais dont la supposée prévention tue actuellement des millions de personnes à travers le monde, Israël ayant servi grâce à ses dirigeants actuels, de premier laboratoire à grande échelle pour cette folie. Ce conflit au proche-Orient est en train d’éteindre l’Ukraine. Y aura-t-il bientôt quelque chose pour éteindre cette nouvelle hystérie politico-médiatique ? Le pire de tout cela est que globalement, les peuples aspirent à la paix. Ils sont privés du droit de satisfaire cette aspiration légitime par des dirigeants corrompus mus par des intérêts bassement financiers. Voici deux liens qui apportent des éclairages complémentaires sur cette situation. Puisqu’on parle du mal nommé réseau X :

    https://www.youtube.com/watch?v=Sih2ZFBfC3E

    et cette excellente émission de Jean-Dominique Michel qui n’a pas l’habitude de raconter n’importe quoi :

    https://twitter.com/LaureGonlezamar/status/1710925114890404071

    Et histoire de se raffraîchir un peu la mémoire, voici quelque chose qui entre magnifiquement en écho :

    https://jacquesfrantz.com/2023/07/17/assange-une-voix-qui-ne-se-taira-pas/

    1. Grand merci de tous ces commentaires Isabelle. Effectivement, une actualité chasse l’autre à telle anseigne qu’on a tendance à croire que la chose est terminée. J’ai été frappé de voir que la chaîne LCI que certains ont renommé LCU tant elle est historiquement pro-ukraine, au mépris de toute déontologie journalistique, ne parle plus de l’Ukraine. Je serais ukrainien, je n’aimerais pas avoir de tels « amis ».

  2. Interview de John Ratcliffe, ancien directeur du renseignement national des États-Unis qui vient de passer sur les télés US :

    John Ratcliffe explique l’échec des services de renseignement. Apparemment, chaque président établit une liste de priorités sur lesquelles il souhaite que les services de renseignement se concentrent.

    Ratcliffee explique que lorsque Joe Biden est entré en fonction, il a modifié sa liste de priorités en abandonnant le terrorisme et les terroristes pour faire du changement climatique sa priorité numéro un. Sa deuxième priorité est le terrorisme intérieur chez les catholiques, les parents qui se plaignent dans les conseils d’administration des écoles et, depuis peu, les partisans de Trump… Priorités plus qu’étranges, non ?

    Pourtant, le 27 septembre, l’administration Biden autorisait les Israéliens à venir aux US sans visa….
    Quand on connaît la difficulté administrative pour rentrer aux US, c’était déjà très surprenant.
    Quand on constate quelques jours plus tard, le nombre d’Israéliens fuyant vers les US, on se dit que Biden ou plutôt ses conseillers, parce que le concernant je m’autorise à être sceptique, ont eu le nez fin !

    Source:
    https://edition.cnn.com/2023/09/27/politics/biden-admin-israel-visa-waiver-program/index.html

  3. Bonjour,

    Légèrement hors sujet, mais j’ai été litéralement sidéré par la vidéo de 2 minutes où Enrico Macias appelle à «dégommer» LFI
    .
    Le journaliste a-t’il coupé le micro? demandé au chanteur de quitter le plateau? Pas le moins du monde. ça aurait été n’importe qui de droite, je te dis pas les manifs et condamnations.

    Comme quoi, depuis au moins qu’ils ont crucifié le Christ, la haine, c’est eux, de tous temps et en toute impunité.

    Pour le reste, mes prières et mes pensées vont essentiellement vers le pauvre Liban, désolé mais je dois parfois dormir et ne puis donc prier pour la terre entière, donc au proche-orient, ça sera le Liban et personne d’autre.

    1. En voilà un qui va allègrement vers ses 85 ans et dont le pacifisme à géométrie variable se porte comme un charme visiblement ! Puisqu’il semble lui rester un peu de voix, qu’il aille ailleurs faire entendre ses « deux ailes et trois plumes » et qu’il cesse de venir nous casser les oreilles !

  4. Petit rappel, trouvé sur TwX :
    « Il fallait vraiment être très con à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale pour décider d’implanter un pays dans un autre. Qui plus est pour faire coexister deux peuples aux religions différentes. Israël n’a fait qu’étendre son territoire depuis plus de 50 ans avec la bénédiction des États-Unis et tout le monde pensait que ça allait passer crème chez les palestiniens ? Vous accepteriez, vous, qu’on envahisse peu à peu votre pays sous prétexte qu’il appartenait à un autre peuple durant le premier millénaire avant J-C ?

    L’hypocrisie occidentale est stupéfiante. L’histoire d’Israël est une histoire de colonisation, au même titre que celle subie autrefois par les Amérindiens, qu’on a massacrés et chassés de leurs terres.

    Et ceux qui en font les frais aujourd’hui, comme d’habitude, ce sont les civils. Des deux côtés. Les seuls qui méritent notre soutien et notre compassion dans ce chaos inextricable fomenté il y a plus d’un demi-siècle par la communauté internationale. »
    Wilhelm Méric

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.