VOUS ÊTES SÛRS QUE LA DROITE A GAGNÉ EN ITALIE?
PLUSIEURS BONNES RAISONS D’ÊTRE SCEPTIQUE SUR LA VICTOIRE DE MELONI
Bon quand je vois tous les droitards tomber en pâmoison devant Georgette Melon (j’aime bien franciser les noms propres), je me dis que décidément les leçons de l’histoire ont du mal à rentrer. Quand je vois la presse patriote fêter la victoire comme si Jean-Marie Le Pen avait battu François Mitterrand, j’ai tendance à me demander où est passée la lucidité de chacun.
Pourquoi n’y a-t-il rien à attendre de Giorrgia Meloni?
D’abord parce que la droite européenne a toujours trahi. L’histoire européenne contemporaine fourmille d’exemples à ce sujet. De l’italien Salvini aux cadres suisses de l’UDC, sans parler de celle qui montre tout, un simple marocain ou quelques lambris et les voilà qui se couchent comme des chiens.
De toute façon, la Georgette est aux ordres des États)Unis de Biden. Ceux qui croient que les positions courageuses sur l’avortement seront suivies d’effet en seront pour leurs frais. Elle vous expliquera que les textes internationaux ne le permettent pas que c’est compliqué et que l’ONU et les loges risquent de ne pas être contentes.
On ne peux pas être contre Bruxelles et avec Washington. Meloni est viscéralement anti-russe et ne fera rien pour que fin soit mise à la boucherie en Ukraine. Les Polonais ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en étant les premiers à féliciter la future première femme à présider le Conseil des ministres de l’Italie.
Dernière chose: Meloni est en faveur d’une élection du Président de la république au suffrage universel. Cela se comprend dans le contexte de l’Italie où l’élection par le parlement du Président de la république est chaque fois une catastrophe et un vrai psychodrame. Déjà en 1992, il avait fallu l’attentat contre le juge Falcone pour que les chambres se mettent d’accord sur le nom d’Oscar luigi Scalfaro. L’affaire est déjà ancienne, mais l’élection de Matarella s’est elle aussi faite dans la douleur et sous conditions. Il ne fait du reste aucun doute que ce dernier n’hésitera pas à opposer son vaeto si Meloni avait l’outrecuidance de nommer aux postes clefs du gouvernement des ministres qui déplairaient trop à la gauche. Sergio Matarella menacerait de démissionner, ce qui paralyserait les institutions. Il est donc compréhensible que Meloni, dans ces conditions, souhaite une élection présidentielle populaire. Malheureusement, si Meloni prenait un peu de recul, elle verrait qu’un Président élu au suffrage universel direct ça donne Macron. Je dis ça je ne dis rien.
Jacques Frantz