CEUX QUI NOUS DIRIGENT NOUS VEULENT DU BIEN

CEUX QUI NOUS DIRIGENT NOUS VEULENT DU BIEN

Je ne vous ai pas dit, mais j’ai été invité par un couple d’amis à passer quelques jours à la campagne. Pour vous tracer un peu le profil, lui fait du montage vidéo, et elle s’essaie au survivalisme et à la permaculture. Potager, verger et bassecour occupent ses journées, longues l’été, un peu plus courtes l’hiver. Comme son mari, c’est une bonne personne. Un peu allumée, avec des théories un peu fumeuses parfois, mais très gentille et surtout très douce. Ils vivent sans enfants, mais elle a un côté très maternel, vous verrez pourquoi c’est important.

Le lendemain matin après mon arrivée, je me suis amusé, pour tuer le temps (je ne sais jamais quoi faire à la campagne) à faire le tour du propriétaire. C’est alors que dans la partie bassecour, j’ai avisé un poulet; ou plutôt devraije dire, un coq prépubère. Moi qui suis un urbain, j’ignorais que les coqs s’entraînent à chanter avant l’âge adulte. En fait, ils chantent comme des coqs, mais avec des voix de poulets. Comme dit la chanson: “Tu peux chanter tant que tu veux, elle ne te prend pas au sérieux”. Aussi, ce jeune coq en devenir s’évertuait à chanter du mieux qu’il pouvait, mais disons que ça manquait de coffre.

Je me suis approché de lui et nous avons entammé la conversation.

Il m’a expliqué que déjà il était un véritable coq et qu’il règnerait bientôt sur la bassecour. Je crois qu’il était un peu vexé de voir que je l’écoutais avec un demi-sourire du genre “cause toujours”.
“Bon! ne le prends pas mal. Si tu fais l’effort d’être moins susceptible, on pourrait devenir copains.”
Je lui ai demandé s’il était heureux dans cette bassecour. Il m’a dit que oui! La compagnie y était bonne, le climat agréable, qu’il y avait plein d’espace où s’ébattre, et que la nourriture était fameuse. Un peu décontenencé par tant d’enthousiasme, j’ai cru de mon devoir de lui dire que tout cela avait un prix et qu’il y avait de bonnes chances que la main qui le nourrissait était la même main qui tiendrait le couteau pour le saigner. Après avoir tendu le cou pour s’essayer à chanter comme un vrai coq, cette fois, il a éclaté de rire. Il m’a dit que la dame qui venait les nourrir, lui et ses frères, était la bienveillance personnifiée. Elle l’avait vu naître et jamais ô grand jamais… J’ai bien essayé de lui dire que j’avais vu près du garage une espèce de poteau idéal pour servir de potence occasionnelle. Il m’a dit que rien ne pourrait ébranler sa confiance. Quand je lui ai parlé du congélateur de la cuisine rempli de ses congénères, là, il s’est mis carrément en colère. Il m’a traité de complotiste. Il m’a dit que bientôt j’allais lui faire croire que Paris était plein d’élites pédocriminelles et que la terre de banlieue était remplie de charniers d’enfants. Si on m’écoutait, on pourrait croire que la terre est plate. Décontenencé à mon tour, je n’ai rien trouvé à répondre. Du reste, mon hôtesse arrivait les mains pleines de victuailles. Il y avait du grain, de la farine et toute sorte de déchets de cuisine que nous ne voulons plus, mais qui font le régal des volailles. Elle fut très vite entourée de galinacées plus gourmands qu’affammés.

Très vite, j’ai vu que je n’intéressais plus mon jeune coq, trop occupé à se faire un passage pour accéder à la nourriture et pour ordonner qui aurait droit en priorité aux meilleurs morceaux. La distribution faite, mon hôtesse m’invita à rentrer à la maison. Après deux bonnes soirées et deux bonnes nuits, je me réveillai bien tard le surlendemain qui est le jour où j’écris.

Je me suis étonné en me levant de ne pas avoir été réveillé par le chant du coq qui n’avait pas encore mué. Mon hôtesse m’expliqua qu’hier matin, elle l’avait attrappé, suspendu et égorgé sans même lui dire qu’Allah était grand et qu’il était sur le point de passer au four pour le repas de ce soir.

D’ailleurs il va falloir que je vous laisse car ça sent délicieusement bon et on m’appelle pour l’appéro.

J’ai eu un pincement au coeur. Non à cause de la mort d’un poulet idiot, mais parce que j’étais certain que c’était une voix perdue pour le “oui” à la votation suisse de ce 28 novembre.

À la différence des autres, les Suisses mériteront ce qui leur arrivera.

Jacques Frantz

3 commentaires

  1. Très bien écrit comme à l’accoutumée, petite histoire croustillante, oui, je fais le parallèle avec les suisses qui ont fait comme d’habitude, n’importe quoi en votant oui à la loi covid qui ne veut rien dire depuis bien longtemps, sinon celle d’ouvrir la porte à un totalitarisme. Nous sommes à l’aube du 4ème reich.

    1. Merci Béatrice de ce commentaire.
      Je suis toujours prudent vis-à-vis des références au Reich et à toute cette période, parce que je pense que la dictature qu’on nous impose maintenant revêt à plusieurs égards un caractère innnédit.
      Affaire à suivre donc.

      1. Le propre des grands penseurs inspirés est de distiller leur sermon de paraboles parfaitement ésotériques, mais truffées de ses obsessions qui sont le fil conducteur de ses pensées les plus profondes et obsessionnelles , par exemple, sur les élites pédocriminelles dont Paris était plein «, ou sur la présence d’Allah à toutes les sauces…

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