Chère Marion le pen,
J’ai été fort surpris d’entendre ce 11 février 2014 sur Europe1 que vous étiez en faveur de la naturalisation pour Stéphane Tikki.
Même, et je m’en félicite, si vous avez dit que M. Tikki devait attendre sa naturalisation dans son pays d’origine, vous avez estimé qu’il la méritait.
C’est drôle, mais je ne vois pas au nom de quoi il la mériterait plus que d’autres délinquants. En effet, en enfreignant les lois relatives à l’entrée et au séjour des étrangers sur le territoire national, M. Tikki commet un délit. J’ai beau chercher, je ne vois pas en quoi cela le rendrait méritant. M. Tikki a de surcroît des circonstances aggravantes. En effet, sa position de premier plan à la tête d’un des plus grands partis sur la scène politique nationale exige qu’il soit un exemple pour l’ensemble de la communauté nationale ainsi que pour les étrangers résidant légalement sur notre territoire. Si M. Tikki était naturalisé au seul motif qu’il est un militant en vue de l’UMP, il pourrait, jouissant de ses droits civiques, être candidat à la représentation locale, régionale et nationale. Il pourrait, pourquoi pas, occuper un poste à l’exécutif de notre pays. Or quelle autorité aurait cet exécutif pour expulser des pauvres bougres coupables du même délit que M. Tikki? La position de M. Tikki ne lui donne pas de droits supplémentaires. En revanche elle ajoute des devoirs moraux.
J’ai été fort surpris de votre position qui envoie un mauvais message à tous les étrangers désireux de s’installer à tout prix sur le territoire national. En gros, il faut rentrer avec un visa d’étudiant, être dans les bonnes grâces du président d’un des partis les plus en vue et tout serait pardonné? Je suis désolé de vous le dire, mais ce n’est pas ce que bon nombre d’électeurs de votre parti attendent de vous. Votre qualité de représentante du peuple vous oblige, me semble-t-il, à prôner l’exemplarité devant la loi. Je sais que tout ceci paraît dérisoire, tant nombre de députés sont ou ont été en délicatesse avec l’institution judiciaire, il n’en reste pas moins que nous attendons que le premier parti d’opposition soit intraitable avec l’exemplarité. Il me semble que l’une des premières mesures de nature à couper les pompes aspirantes de l’immigration massive devrait être la fermeture à vie du droit à la naturalisation à toute personne ayant pénétré ou séjourné illégalement sur le territoire. Sans doute une telle mansuétude entre-t-elle dans la stratégie de dédiabolisation de votre parti; cependant sachez qu’elle risque d’inquiéter bon nombre d’électeurs qui attendent un projet de gouvernement radicalement différent sans pour autant vous attirer les bonnes grâces d’un parti prétendument de droite qui n’a pas appelé à battre la gauche lors de la récente législative partielle.
On ne veut pas de vous pour faire la même politique que l’UMPS. On ne veut pas de vous si vous devez faire des clins d’oeil de nature à rassurer les sortants d’hier et d’aujourd’hui responsables de tant de nos malheurs.
en espérant que vous saurez rectifier une position prise à la hâte, je vous adresse mes meilleures salutations.
Jacques Frantz