Nous avons tous été choqués du coup de force du gouvernement et de ses élites malheureusement élues par certains d’entre vous! Choqués certes, mais sommes-nous étonnés? On nous dit que le mouvement contre le mariage entre personnes du même sexe se radicalise. En revanche, on ne nous dit pas que pour la première fois dans l’histoire de la Ve république un gouvernement est aussi arcbouté sur un texte. Imaginez si Villepin avait fait la même chose pour le CPE, ou Balladur en 94 pour le CIP. Que n’aurait-on entendu! Si le sujet n’était pas si grave, je rigolerai en entendant la gauche dire ou sous-entendre que la politique se fait au parlement et non dans la rue, ou encore que les CRS sont là pour faire respecter l’ordre et la démocratie. Je méprise les socialistes non parce qu’ils ont des idées différentes des miennes, mais parce qu’ils sont foncièrement malhonnêtes. La rue a raison quand ça les arrange. Au moindre incident dans une manif contre la dénaturation du mariage ils hurlent à la radicalisation, à la violence et (le grand mot est lâché) au Fascisme. Par contre, lorsqu’après leurs manifestations on constate des dégradations de biens publics ou privés, ce n’est jamais de leur faute. C’est toujours l’affaire de quelques sauvageons victimes de la société bourgeoise. Ces dégradations ils les condamnent bien sûr, (encore que pas toujours), mais en fin de compte elles ne sont que le résultat de l’exaspération d’un gouvernement qui n’a pas su entendre la rue. Vous n’en avez pas marre? Moi si. Cet exécutif et le législatif à ses ordres agissent comme la droite n’aurait jamais osé le faire. Le vote solennel au sénat s’est fait à mains levées avec un décompte approximatif. Bon de toute manière on sait que ce pouvoir ne sait pas compter. Pourtant, le pouvoir vient de se tirer une balle dans le pied, voire peut-être un peu plus haut. En effet, s’il avait retiré le projet de loi, ou tout au moins avait accepté de surseoir en organisant une vaste consultation, il aurait pu faire passer une Union civile qui est un mariage qui ne dit pas son nom et donc qui est tout aussi inacceptable. Car ce qui est inacceptable ce n’est pas le mot mariage, mais c’est la reconnaissance faites aux paires d’homosexuels de droits identiques aux couples mariés. J’irais même jusqu’à dire que c’est peut-être plus grave. Pour le coup, la droite ou prétendue telle est très divisée. Il aurait été plus difficile de rassembler autour d’un projet dont beaucoup n’auraient pas compris les enjeux. L’attitude jusqueboutiste de ce pouvoir constitue le combustible de la protestation et alimente l’exaspération qui permettra demain de justifier des actions disons plus musclées en tous cas moins bien élevées. Car voyez-vous le 5 mai je n’aurais pas envie de venir à Paris avec tout ce que ça coûte pour exhorter aimablement Monsieur le Président de la République à bien vouloir tenir compte de l’émotion suscitée par le malentendu à l’origine d’un projet mal compris par la frange la plus obtuse de sa population. Non! le 5 mai j’aurai envie de dire: « François, prends sous le bras tes clics et tes clacs et dégage pour disparaître une bonne fois dans les poubelles de l’histoire. Voyez qu’on sait manier toutes les formes de langage. Alors prenez garde à ne pas trop jouer avec nos nerfs. dégagez! Jacques Frantz