QUE SIGNIFIE LE BREXIT?
Souvent, les gens croient que le Brexit est un aboutissement, alors qu’en réalité il marque le début d’une nouvelle ère.
Le Premier Ministre Johnson a désormais les coudées franches pour mener à bien le Brexit dans les termes négociés par l’Union Européenne et la Grande-Bretagne. L’avenir dira si c’est un bien ou non. Cela étant dit, il faut bien comprendre que le travail ne fait que commencer. Dans le cadre fixé par l’Accord de sortie, le Royaume-uni et l’Union européenne vont pouvoir entamer des négociations bilatérales, à l’instar de ce qui s’est passé avec la Suisse ou d’autres entités.
Bien entendu on ne peut que se réjouir de la défaite des partisans d’un “remain” dur. Car si on parle des partisans du Brexit dur pour stigmatiser ceux qui souhaitaient une sortie sans accord avec les eurocrates, il faut aussi parler dans les mêmes termes de ceux qui souhaitaient demeurer dans l’Union en dépit et au mépris de la volonté populaire.
Par conséquent, ce dont il s’agit, c’est bien en réalité d’une solution modérée. Or paradoxalement, Boris Johnson passe pour tout, sauf un modéré. La propagande reste la propagande.
La période punitive est donc terminée, et le Royaume-uni va pouvoir jouir de sa pleine souveraineté pour négocier un accord au mieux de ses intérêts. Signalons du reste que la France a tout à craindre d’une telle négociation, car contrairement au Royaume-uni, la France n’est qu’une voix sur 27 à la table des négociations, ce qui est très disproportionné en rapport avec tout ce qu’elle a en commun avec le Royaume-uni. Il est en effet anormal qu’au vu de ce que nous avons en commun avec ce pays (frontières, histoire etc…, nous ayons la même voix au chapitre que la Grèce ou la Roumanie. Et après on ose nous vendre que nous sommes plus forts à 27 que seuls.
Pour les Anglais en revanche, c’est très différent car se profile le spectre de négociations bilatérales et individuelles avec les États de l’Union. Alors bien sûr, le lecteur avisé me dira que depuis Bruxelles on a bien prévenu que de telles négociations n’étaient pas envisageables. Cela dit très franchement, je ne vois pas de quels moyens dispose la Commission pour empêcher un État de négocier avec un autre État. Même l’URSS à l’époque n’est pas parvenue à empêcher la Roumanie de Ceaucesku de négocier avec les pays occidentaux. Par conséquent le Royaume-uni est en position de force comme il l’a toujours été à l’exception de la période entre 2016 et 2019 à laquelle ce salaud de peuple vient de mettre un terme cinglant.
Maintenant que plus rien ne peut s’opposer au divorce, il va falloir discuter de la garde des enfants et du partage des meubles. Je ne suis pas certain que nous ayons beaucoup d’atouts dans notre jeu.
Jacques Frantz