EN 2023, LA PAIX EN UKRAINE EST-ELLE POSSIBLE? (Partie 3)

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EN 2023, LA PAIX EN UKRAINE EST-ELLE POSSIBLE? (Partie 3)

III. Coucou l’ONU est-ce qu’il y a quelqu’un?

Ayant survolé les aspects historiques et linguistiques, voyons maintenant le contexte international.
La guerre en Ukraine est tout sauf un conflit entre deux nations. Certains parlent d’une guerre par “proxy”, d’autres de combattants sous faux drapeaux. Le pire est que les deux ont probablement raison.
Il est cependant certain que les anglo-saxons et plus généralement les Occidentaux ont eu tort de considérer la chute de l’URSS comme une victoire dans la guerre froide et comme la fin de celle-ci. D’autant que les Anglo-saxons ont tout fait pour souffler sur des braises mal éteintes. À la marge, nous nous permettrons de remarquer que la fin de l’Union Soviétique ne signifie absolument pas la fin du communisme. Lorsque je vois agir les dirigeants occidentaux, j’ai tendance à me dire que le virus communiste est encore bien vivant.

Donc les Anglo-saxons ont, en 1991, tout obtenu. Une Allemagne réunifiée passée sous contrôle de l’OTAN, ainsi qu’une Europe de l’est, Russie comprise, passée sous influence américaine. Le problème est que l’“ours” n’avait pas encore dit son dernier mot. La Russie, (nous y reviendrons), a obtenu au plan international le rang occupé par l’URSS, à commencer par le siège de membre permanent au Conseil de Sécurité à l’Organisation des Nations Unies.
Il vaut peut-être la peine que nous nous arrêtions sur cette instance dont on parle beaucoup, mais que les gens connaissent assez peu. Je ne parle pas de toi lecteur qui est au fait de la vie politique internationale, mais je pense que des lecteurs nouveaux pourraient avoir besoin d’un petit rafraîchissement de mémoire.
Si l’instance faîtière de l’organisation des Nations Unies est bien l’Assemblée Générale, le Conseil de Sécurité fait beaucoup parler de lui en ce qu’il joue un rôle exécutif déterminant sur la scène mondiale. Peu parmi le grand public savent qu’il est composé de 15 membres dont 10 sont élus avec un mandat de deux ans par l’Assemblée Générale, et cinq siègent de droit de manière permanente. Sa présidence est mensuelle et tournante. L’Assemblée Générale veille à un certain équilibre géographique. Les membres permanents sont la Chine, la Fédération de Russie, la France, le Royaume-Unis et les États-Unis. Tous les membres du Conseil de Sécurité sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres. Ainsi, les membres précités non seulement ne sont pas élus, mais encore ont un droit de véto. C’est-à-dire que le simple fait qu’un membre permanent vote contre une résolution ou une décision du Conseil de Sécurité, ces dernières ne peuvent être adoptées, même si les 14 autres États membres ont voté en faveur. Ce que peu de gens savent aussi et qui est pourtant très intéressant, c’est que cette disposition prise au début de l’Histoire de l’Organisation, fait partie d’un règlement intérieur PROVISOIRE. Or force est de constater que le “provisoire” dure depuis près de 80 ans et que toute réforme du Conseil est pour le moment verrouillée. Pour information, on notera que la France a utilisé son droit de veto pour la dernière fois en 1976. Les États-Unis quant à eux usent et abusent du droit de veto pour rendre toute décision équitable concernant le règlement de la question palestinienne impossible.
Toujours est-il qu’il est vain d’attendre une solution au problème qui nous occupe de ce côté.
Cependant, je vois une chose tout à fait inhabituelle se passer:
D’habitude, lorsqu’un conflit éclate dans le monde, on assiste, avec plus ou moins d’efficacité c’est vrai, à d’intenses gesticulations diplomatiques pour parvenir à une solution négociée. Notons que ces gesticulations sont, au moins au début, intensément médiatisées. Le Secrétaire Général de l’ONU s’agite, reçoit, se rend sur le terrain ou envoie un émissaire… Là, la seule agitation médiatique visible montre des États jetant des chaudrons d’huile sur le feu. On parle très peu de paix dans ce conflit. Pourtant ce devrait être l’urgence absolue! Ici, au contraire, tout l’accent est mis sur les armes livrées, les conquêtes de l’Ukraine, la brutalité de Poutine etc…
Bizarrement, on dirait que la paix n’intéresse personne. En d’autres temps, on aurait vu les Nations Unies s’agiter pour organiser une grande conférence de paix et de bonne volonté. Ici on organise une grande conférence pour armer un belligérant. Or armer un belligérant dans un conflit ne constitue-t-il pas une infraction au droit international au moins coutumier? Peu nombreux sont ceux qui parlent de négociations de paix. Tant que tourne la pompe à fric pour envoyer des armes, tout le monde est content. Enfin tout le monde, c’est vite dit. Parce que pendant ce temps, des Ukrainiens et des Russes meurent au combat. Pendant ce temps, des civils en Ukraine sont sous les bombes et ont froid.
Qu’on ne s’y méprenne pas. Ce que ces ordures de Biden, Trudeau, Macron, et Zelensky veulent, ce n’est pas la victoire de l’Ukraine, c’est que perdure le régime mafieux dont Zelensky est la marionnette en chef. Et pendant que la première putain d’Ukraine venait faire le show à Paris pour faire chialer Mme Michu en réclamant du fric et des armes à une Europe de l’ouest déjà à genoux économiquement, Mme Zelenskaïa élue par personne et donc n’ayant aucun mandat politique, allait faire son shopping dans les magasins de luxe de la capitale française. Il faut bien le savoir, ce qui est en jeu aujourd’hui c’est une puissance hégémonique occidentale qui se bat pour crever le plus tard possible. Macron n’a-t-il pas dit que l’OTAN était cliniquement morte? La réalité est que si les États-Unis considèrent qu’ils ont le droit d’exercer une influence hors de leurs frontières, il devient inadmissible d’en nier le droit à d’autres États. Or c’est précisément ce qui est fait en étendant l’OTAN à l’infini. Il est normal que vienne le temps où une résistance s’oppose. Tout le monde a intérêt à une multipolarité en bonne intelligence. Il ne peut y avoir de pouvoir sans contre-pouvoir.
Dans la dernière partie de cette série, nous discuterons de la possibilité ou non de vraies négociations.
Affaire à suivre.
Jacques Frantz

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