MARINE PRISE AU PIÈGE
Quand Marine se fait prendre dans la nasse des journalistes.
Décidément les journalistes ne reculent devant rien lorsqu’il s’agit d’écraser un candidat national, fût-il aussi édulcoré que l’est devenue Marine Le Pen ces dernières années. Même s’il convient de reconnaître sans réserves que Marine n’a pas démérité lors de cette émission télévisée du 9 février qui lui était consacrée.
Comme d’habitude, à la manoeuvre, l’inoxydable et très servile David Pujadas, flanqué de Léa Salamé, compagne (ou épouse on ne sait pas très bien) de Raphaël Gluxmann fils du très atlantiste Feu André Gluxmann. Bref la meute habituelle. Sur ce plan, rien de nouveau sous le soleil. Rien de nouveau non plus quant à la longue série des concepts réchauffés. C’est dans ce contexte qu’on a eu l’inénarrable François Langlet, pour décrypter le programme économique. Je dois dire que je l’ai trouvé moins en forme que les autres années. Et puis nous avons eu la confrontation avec trois Français triés sur le volet et sélectionné pour leur opposition au programme de Marine. Si le numéro 1 et le numéro 3 étaient assez insignifiants, j’aimerais m’arrêter sur la numéro 2, car là, les médias du Système se sont surpassés. Comme chacun sait, le Front national est traditionnellement attaché aux Petites et moyennes entreprises. La chaîne est allé chercher la personne idoine pour piéger Marine et pour créer un impact et l’inquiétude auprès des chefs d’entreprises. Le pire est qu’ils ont trouvé. Ils ont trouvé Nathalie Gal, qui a repris l’entreprise de tannerie familiale après avoir joué la comédie. Donc pour vous la faire simple, après avoir raté sa carrière dans le spectacle, elle a repris la boîte de papa. Et là second piège qui se referme sur collard cette fois. Comme Nathalie Gal avait entrepris une carrière de comédienne, Collard a cru que la chaîne avait engagé une actrice comme cela se fait hélas souvent. Pas de chance! En revanche, la chaîne a bien engagé une militante. Son but n’était pas de poser une question, mais de faire la démonstration à Marine Le Pen que le retour à une monnaie nationale signerait l’arrêt de mort de son entreprise.
Nathalie Gal fait sa démonstration qui d’ailleurs ne vaut pas un clou, et ensuite, coup classique, ne laisse pas à Marine Le Pen la possibilité de répondre. Elle explique en effet que si notre pays sort de l’Euro, la nouvelle monnaie nationale se dévaluera (ce qui reste à prouver) de 20%. Or il se trouve que Nathalie Gal achète ses peaux à tanner en Europe du nord où, si elle les payait en euro, elle lui coûteraient 20% de plus ce qu’il l’obligerait à augmenter d’autant ses produits qu’elle ne pourrait plus vendre.
Cette démonstration tendancieuse faite, Marine Le Pen n’a pas pu répondre. Pire! elle s’est retrouvée dans la situation du lapin devant des phares. Pourtant la réplique était simple.
Bien sûr, on est toujours plus intelligent après. Elle aurait pu dire tout d’abord qu’elle était candidate à la Présidence de la république et qu’à ce titre, elle s’occupait de macro-économie et que par conséquent les mesures prises n’étaient pas destinées à une seule entreprise mais à des millions sur tout le territoire national.
Ensuite il apparaît que le produit fini de la tannerie de Mme Gal n’augmenterait pas de 20% puisque le prix d’achat de la matière première ne compte pas à lui seul dans le prix de revient du produit fini. Or le reste des postes de la tannerie n’augmenterait pas vu que le travail est fait en France et que les salariés, pour ne prendre que cet exemple, seraient rémunérés dans la nouvelle monnaie nationale. De surcroît, Nathalie Gal vend une grande partie de ses produits à l’exportation, donc elle bénéficierait du gain de compétitivité égal à la dévaluation de la monnaie.
Nathalie Gal a cru bon de compléter sa démonstration selon laquelle une sortie de l’UE serait néfaste en prenant l’exemple de la Suisse où elle avait renoncer à exporter ses produits à cause des exigences vétérinaires et des lourdeurs administratives y affairant. Nathalie Gal a raison. Les Suisses sont très exigeants relativement à tous les produits d’origine animale qui entrent sur le marché. Cela dit, si d’autres peuvent exporter du poulet de Bresse ou du brie de Meaux, c’est que ce doit être possible. Il suffirait donc à Nathalie Gal de se sortir les doigts de la main gauche de là où l’on sait pour faire des affaires avec un pays qui a une monnaie forte et donc un pouvoir d’achat important.
J’en profite pour dire que le danger d’un retour à une monnaie nationale ne serait pas une dépréciation, mais à terme, une appréciation. Ainsi, la Suisse dont on a parlé plus haut a beaucoup de peine à empêcher sa monnaie de s’envoler.
Donc Nathalie Gal raconte absolument n’importe quoi, moyennant quoi sa petite entreprise bénéficie d’une couverture médiatique impressionnante pour service rendu. Qu’on se rassure, si Nathalie Gal est aussi compétente pour évaluer l’impact d’une monnaie qui, au demeurant, n’existe pas encore que pour sa gestion comptable, je gage que nous risquons de revoir assez vite Nathalie Gal sur les planches pourries des MJC du Limousin.
Je dirai en conclusion que la politique européenne a abouti à une désindustrialisation du pays sans précédents. Or on est en droit d’espérer qu’une politique de relocalisations, de restauration de la souveraineté politique et monétaire associées à des mesures ambitieuses d’allègements sociaux et fiscaux permettront un regain sensible d’activité dans le pays. Je rappelle par parenthèse que ce ne sont là que des mesures frappées au coin du bon sens. Dans ce contexte donc, je dirai que si le retour ou la création de 500000 entreprises est au prix de la fermeture de l’entreprise de Nathalie Gal, ma foi on ne perdra pas au change. À un moment donné c’est cela qu’il faudrait répondre sur les plateaux de télévision.
Jacques Frantz