SORTEZ LES SORTANTS
Je ne sais pas vous mais moi, je commence à croire que notre pays souffre d’un manque de renouvellement de la classe politique.
Beaucoup pensent que le salut de notre pauvre pays passe par un renouvellement en profondeur de notre classe politique. Plus ce renouvellement semble nécessaire, plus la classe dirigeante s’accroche à ses pouvoirs, ses privilèges et ses prérogatives. Ainsi, il n’est pas rare de voir des députés et des sénateurs siéger sans discontinuer depuis les années 70. En France, les mandats ne se comptent pas en années, ils se comptent en décennies. À presque 50 ans, je m’aperçois qu’il reste des politiciens encore en activité aujourd’hui qui sont entrés en politique avant ma naissance ou presque. Il n’y a guère que la faucheuse pour nous en délivrer.
Il y a à la fois un problème de meurs et de mentalités. De meurs parce qu’à peine élu, le détenteur d’un mandat politique est déjà candidat au mandat suivant, si bien que toute son énergie, toute sa créativité et tout son effort portent sur la conquête du mandat suivant. Ainsi, le “candidat permanent” n’agit pas dans le sens de l’intérêt général, mais dans celui de sa réélection. On constate donc qu’entre l’intérêt public et sa clientèle électorale le choix est vite fait. Le pays se retrouve dirigé par des gens qui sont avant tout des militants d’eux-mêmes et dont la carrière n’a consisté qu’à occuper des fonctions à tous les niveaux de l’État et de creuser des galeries dans les fromages les plus juteux de la République. Malheureusement, ce sera comme ça tant que ce sera “open bar” pour le renouvellement sans fin et le cumul des mandats. Nous n’avons hélas qu’une solution: “sortir les sortants”. Je propose donc lors des prochaines échéances électorales de ne pas reconduire les sortants. De toute façon les programmes se valent.
Si on regarde un peu ce qui se passe chez nos voisins européens, on se rend compte que ceux qui ont dirigé et qui ont été battus disparaissent une bonne fois de la vie politique. Les Britanniques et les Allemands riraient si John Major ou Gerard Schroeder osaient briguer un nouveau mandat à la tête de l’État. Ce serait considéré à juste titre comme quelque chose de parfaitement ridicule et grotesque. Chez nous, au contraire, aucun dissolvant ne peut décoller les fesses adipeuses de nos dirigeants de leurs divers fauteuils. Je l’ai dit ce qu’il faut, ce sont des mandats non renouvelables. Alors le corps électoral n’a qu’à refuser purement et simplement de renouveler le mandat de ceux qu’on a assez vu. “Hollande dégage”.
Jacques Frantz