Ami du boycott, l’heure est venue d’agir!
Je te salue, cher compatriote épris de liberté, et je pleure tes morts avec toi, depuis que, vendredi 13 novembre, des monstres les ont fauchés en pleine fleur de l’âge. Tu le dis toi-même: en frappant les abords d’un stade de football, des restaurants et une salle de spectacle, ces barbares s’en sont pris à ton mode de vie. Je t’entends souvent employer cette expression depuis quelques jours, et je dois t’avouer que je la trouve particulièrement bien choisie. En effet, qui que tu sois et quoi que tu fasses, ni un groupe terroriste ni personne d’autre n’est en droit de s’en prendre à ta vie. Ces sauvages auraient pu te tomber dessus dans un métro bondé, dans un aéroport ou même dans un avion, mais cette fois, ils s’en sont pris à ta jeunesse et à ton insouciance, à tes loisirs, bref à tout ce qu’ils abhorent en toi. Je dois le reconnaître, il y avait peu de chances, statistiquement, que je me trouve au Bataclan ce soir-là, le rock métal n’étant pas du tout ma tasse de thé, mais j’aurais pu me trouver à une de ces terrasses ou devant le stade de France.
Quand je dis que ton expression est bien choisie, je veux dire que ces fanatiques n’ont, cette fois-ci, pris pour cible ni la liberté d’expression (qu’ils détestent), ni la France laborieuse comme dans les années 90. Ils se sont attaqués à ce que tu as de plus cher: tes loisirs, et du coup ton Président tout mou se met à jouer les durs, et le voilà même prêt à discuter avec l’innommable Poutine pour voir comment éradiquer ce fléau.
Alors, cher ami libertaire, sans chercher à justifier l’injustifiable ou à qualifier l’inqualifiable dans ces abominables attaques qui ont frappé Paris et la France, je voudrais à cette occasion t’inviter à un peu de cohérence. Tu aimes la vie au point d’avoir aboli la peine de mort, mais tu as légalisé l’infanticide prénatal et tu veux en faire autant avec l’euthanasie que tu qualifies de “droit de mourir dans la dignité”; tu te donnes bonne conscience en réprimant impitoyablement le moindre écart au volant, mais tu ne vois pas grand-chose à redire si ton adolescent se cuite tous les vendredis soirs et tu laisses la drogue le tuer à petit feu, tout ça parce que tu aimes bien en consommer toi-même de temps en temps; tu trembles aujourd’hui pour ta sécurité, mais c’est toi qui a ouvert nos frontières aux quatre vents, livré nos banlieues aux trafics en tous genres, y compris au trafic de drogue, pour satisfaire ta propre consommation; tu portes les valeurs républicaines au pinâcle, mais tu passes sous silence l’histoire millénaire de la France; Tu divinises le multiculturalisme et incites les innombrables migrants que tu accueilles à bras ouverts à vivre selon leur culture, mais tu t’étonnes quand leurs jeunes, abandonnant ce bien piètre modèle sans âge ni histoire, se tournent vers le modèle absolu de l’islam qu’ils croient être celui de leurs origines…
Bref, la liste est longue et je ne prétends guère à l’exhaustivité, surtout que je t’entends déjà me répondre que je mélange tout, que j’ai commencé par le terrorisme avant de citer pêle-mêle tous les soucis de notre société comme si tout était à mettre au même niveau. Non, bien sûr, tout est plus complexe qu’une simple énumération, mais je voudrais juste que tu entrevoies que tout est lié et que, comme on dit, qui sème le vent récolte la tempête. Alors,mon cher compatriote libertaire, toi qui es prêt, parfois à juste titre, à boycotter tout ce qui n’est pas fabriqué de façon éthique, écologique, propre,commence à te ressaisir, en boycottant les produits stupéfiants qui contribuent, aussi, à financer le terrorisme que tu t’apprêtes désormais à combattre sans pitié. Ton chantier est vaste et ta réforme prendra du temps, mais il faut bien commencer par quelque chose, alors je t’en supplie, mets-toi à consommer français! La France fabrique des vins qui valent au moins tes stupéfiants, et je ne crois pas que DAECH se finance sur les vignes…