La fuite en avant
Ils sont venus, ils sont tous là, les chefs d’Etat et de Gouvernement de la zone euro.
À l’issue de négociations marathon, ils ont tous affiché leur prudente satisfaction après l’accord arraché in extremis, au bout de la nuit, par lequel la Grèce conserve sa place dans la zone euro. Sa place, sans doute, mais elle y perd au moins sa chemise en attendant plus…
Il y a de quoi être satisfait: le coup n’est pas passé loin, mais l’honneur est sauf et l’euro perdure. Reste au Parlement grec à voter un train de réformes pires que celles que le peuple a refusé par référendum il y a 10 jours. Après avoir voté “non”, les députés de Syriza vont donc voter “oui”, faisant rentrer par la fenêtre les mesures d’austérité chassées à grands coups de fourche et par la grande porte par le peuple grec. En France, on connaît très bien ce genre de trahison, surtout depuis le référendum de 2005 lamentablement piétiné par Sarkozy avec la ratification par le Parlement du Traité de Lisbonne.
Après avoir racheté une bonne partie de la dette grecque détenue par le secteur bancaire qui s’était massivement implanté dans ce pays un temps devenu eldorado, l’Union européenne s’apprête donc à renflouer une fois de plus la Grèce, mais cette fois avec des contreparties à faire verdir de rage le moindre gauliste authentique. C’en est fini ou presque de la souveraineté de la Grèce, mais qu’importe: l’euro est sauf. Cette monnaie est trop forte pour son économie, mais puisqu’on vous dit que l’euro est sauvé ça ne vous suffit pas? L’économie de la Grèce n’a aucune chance de repartir dans de telles conditions, mais tant pis: on privatisera!
Le grand dépeçage est donc bien engagé.
Tsipras peut toujours se prévaloir d’avoir obtenu ou presque un rééchelonnement de la dette grecque, il n’empêche que la spirale infernale ne s’arrêtera pas comme ça. Tous les indicateurs sociaux et économiques sont dans le rouge et gageons que les choses ne sont pas prêt de s’arranger si on ne redonne pas sa compétitivité à l’économie grecque.
Nul ne sait ce qu’on doit attendre au juste, mais les peuples d’Europe ont de plus en plus le sentiment que sauver l’euro à tout prix les conduira droit dans le mur, Grèce en tête, et la France pas loin derrière.
Évidemment, à l’heure où je lis cette article, je constate que le parlement grec, avec le bâton et la carte a voté les réformes impossible et la mise en coupe réglée de ses actifs.
La réalité c’est que nous sommes en guerre. C’est une guerre qui n’a même plus besoin de moyens militaires, mais il s’agit bien d’une véritable invasion.
J’invite les Français à bien regarder ce qui se passe en Grèce, car bientôt ce sera leur tour. Essayez donc pour voir de vider votre compte épargne aujourd’hui en demandant le solde en argent liquide. Les banques françaises n’ont même plus l’argent détenu sur les comptes courants des clients.
J.F.
C’est simple, le montant des paiements liquides est déjà plafonné à 1000 euros en France, sous prétexte de lutte antiterroriste, mais en réalité pour mieux contrôler nos avoirs. Comme si un groupe terroriste allait se priver de tout mouvement en liquide jusque parce que Michel Sapin a décidé que ce n’était pas bien!