Dans un article sur ce même blog, j’affirmais sans preuves réelles que la libération des quatre journalistes français avait été obtenue contre espèces sonnantes et trébuchantes. Or, dans cette affaire comme dans d’autres, le menteur à teinture et son premier sinistre n’ont pas fini de trébucher. En effet, il n’a pas fallu huit jours pour qu’un organe de presse d’Outre-Rhin, non seulement confirme ce que tout le monde savait déjà, mais encore articule des sommes, qui, selon tous les spécialistes entendus ce weekend, sont parfaitement réalistes.
Donc, pour vous la faire courte car je ne veux pas rater le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie, Valls et Hollande ont payé. Combien? peu importe.
Vous allez me dire qu’il n’était pas pensable de laisser des otages compatriotes à leur triste et funeste sort sans bouger le petit doigt. C’est vrai, c’est bien de critiquer et de jouer les rabats-joie. Cependant qu’aurais-je fait devant un tel drame humain? Comme je l’ai dit, notre gouvernement a le devoir de venir en aide aux ressortissants français dans la détresse à l’étranger. Le problème est que dans le cas des otages, chaque fois qu’une rançon est payée, cela programme d’avance la prochaine prise d’otages. On ne change pas de solution qui fonctionne!
Alors que faut-il faire? Nous allons examiner sans tabous les solutions, malheureusement peu nombreuses.
La solution la plus dure qui soit serait l’absence de négociations liées au paiement ou à l’accès à des revendications allant à l’encontre des principes de notre justice et de nos lois. En clair, pas de rançons et pas de libération d’éventuels prisonniers condamnés par la justice ou faisant l’objet de procédures en cours.
Abandonner les otages à leur triste sort en envoyant comme message qu’il n’est plus la peine de prendre des otages car le gouvernement n’accepte aucun compromis. Cela aurait certainement un effet désastreux sur l’opinion publique, surtout si ce sont des journalistes qui bénéficient de la solidarité corporatiste de collègues prêts à utiliser l’outil médiatique dont ils sont maîtres pour exacerber les bons sentiments de l’opinion publique.
Ma génération n’oubliera jamais les noms et les visages qui défilaient en début de journal d’Antenne 2 dans les années 80 au moment des prises d’otages au Liban.
Ma génération a oublié en revanche un épisode, petit par sa durée, mais énorme par son ampleur.
En 1985 le Hezbollah, (du moins on le suppose) avait enlevé des otages soviétiques. L’affaire n’a duré que quelques jours. L’un des otages fut exécuté, l’autre libéré. Plus jamais on entendra parler d’otages soviétiques, russes ou chinois. Pourquoi? parce que ce n’est tout simplement pas rentable.
On raconte qu’en représailles à la prise d’otage de ses ressortissants, l’URSS a envoyé ses services spéciaux pour enlever un diplomate iranien et envoyer son corps mutilé à Téhéran. Pour faire bonne mesure, le Hezbollah exécutera Arkady Khadkov le 2 octobre 1985 et plus jamais ne se risquera à prendre des otages à l’accent russe trop prononcé. À l’autre bout du spectre, on notera que certains otages occidentaux sont restés 6 ans prisonniers des geôles islamistes libanaises. Donc si demain la prise d’otage ne rapporte plus rien, il n’y aura plus de prises d’otages. Ainsi les groupes armés en grande majorité d’obédience islamique seront privés d’une source de revenus des plus juteuses.
Pour faire un compromis entre la solution la plus extrême (solution de l’abandon) et la solution consistant à systématiquement payer pour la libération d’otages, on pourrait décréter la fin de la politique des tractations: à partir de maintenant, tout ressortissant doit savoir que s’il se rend dans une zone à risques pré-définie par le ministère des affaires étrangères, il s’y rend à ses risques et périls. Car il existe une pratique choquante. Comme je l’ai dit dans un précédent article, les prises d’otages impliquant des journalistes se finissent toujours bien avec de surcroît une forte médiatisation à tirer les larmes des yeux de Margaux et de sa soeur Anne. Je ne répèterai jamais assez qu’humainement on ne peut que se réjouir de ces libérations. Cela dit, on comprend mal pourquoi des entreprises privées qui enverraient du personnel devraient souscrire des assurances qui couvrent la prise d’otage, alors que des journalistes parfois issus de la presse subventionnée, bénéficieraient des largesses d’un gouvernement qui, comme on nous l’a dit, ne paie rien.
Je ne vois pas pourquoi, par exemple, il ne serait pas demandé à Libération de Rothschild ou à Europe 1 de Lagardère de rembourser les frais occasionnés par ces libérations.
Malheureusement, là-dessus comme sur tout le reste, notre Président est incapable d’entamer une réflexion sereine et responsable. Nous sommes obligés d’en tirer la seule conclusion qui s’impose, il doit partir.
Un seul mot d’ordre, « Hollande dégage ».
Jacques Frantz