Nous avons tous été choqués par ce qu’il faut bien appeler des exactions lors de la manif pour tous. Il est vrai que la police a une attitude de plus en plus difficile à comprendre et surtout à défendre. pourtant, c’est dans nos milieux que la police trouve des défenseurs chaque fois qu’elle est humiliée par le pouvoir qu’elle sert. J’avoue, et je ne suis pas le seul, mal comprendre ce qui justifie le zèle d’une police qui, par son attitude, devient de fait une police politique. En effet, il est désormais clair que la police ne défend plus l’ordre, mais un système. Au cours des dix dernières années, combien de fois n’a-t-on pas vu des voyous se livrer à des déprédations et du vandalisme sous les yeux de la police CRS ou autres, sans qu’elle intervienne. En privé, des agents vous avouent sans rire qu’ils ont l’ordre de ne plus verbaliser dans les banlieues pour défaut de port de casque, par exemple, pour ne pas risquer des incidents. Parallèlement, je connais l’histoire de quelqu’un qui a perdu son permis de conduire en perdant les derniers points à cause d’un casque oublié pour aller faire une course de quelques centaines de mètres. On ne va pas pleurer car cette personne vote socialiste, mais c’est tout de même choquant. Alors les gardiens du système vous diront que les ordres sont les ordres. Cela dit gazer des familles avec des enfants en bas âge reste quand même choquant, surtout que si ça devait mal tourner, devant un tribunal, le « j’ai obéi aux ordres ne tient pas ». Tous ceux qui sont jugés dans des tribunaux internationaux en savent quelque chose. Cela dit je ne suis pas en train d’écrire que nos CRS se sont rendus coupables de crimes contre l’humanité. En attendant, je me pose la question de savoir jusqu’où ira le zèle à protéger un système qui n’hésite pas à les lâcher à la première occasion. Je trouve un peu facile d’aller pleurer quand on se fait lâcher au moindre incident par un pouvoir politique corrompu jusqu’à la moelle des os, et en même temps de harceler les braves gens sur la route pour remplir le tiroir-caisse de ce même système qui les méprise et les humilie. Un jour ou ma femme et moi nous faisions interpeler de façon assez discourtoise par deux agents, je n’ai pas pu m’empêcher de leur conseiller d’aller rouler des mécaniques de la même manière dans les banlieues. Cher lecteur, j’éclairerai ta lanterne en te disant que selon moi, si la police met tant de zèle à obéir aux ordres y compris les plus ignobles, c’est que les ordres se donnent depuis les loges en tenues si j’ose dire. Messieurs les policiers et gendarmes, Viendra le temps où vous allez devoir compter sur nous. Ceux à qui vous obéissez aveuglément aujourd’hui n’hésiteront pas à vous traîner dans la fange le jour où ils n’auront pas besoin de vous. Faites en sorte que de mauvais souvenirs ne nous obligent à vous laisser vous débrouiller. Jaques Frantz.