Tout le monde a quelque chose à dire sur le pape? Eh bien moi aussi! Les catholiques ont un nouveau pape depuis mercredi soir. Aucun expert vaticaniste ne l’avait prévu. La surprise totale! Pourtant, certains n’ont pas oublié l’adage qui dit: « Qui entre pape au conclave en ressort cardinal ». La presse française à la botte des intérêts qu’on connaît avait, avant même son élection, cherché tous les angles d’attaque possible. A-t-il couvert des actes pédophiles? A-t-il fait des déclarations de réserves vis)à-vis des autres religions? Est-il contre le préservatif? J’en passe et des meilleures. Pourtant il a fallu plus d’une heure aux hyènes de France info pour trouver le truc qui déstabiliserait définitivement le nouveau pontife. Son attitude obscure durant les années de dictature en argentine. En même temps s’ils n’ont que ça et qu’ils l’ont sorti le premier jour de pontificat, on devrait être tranquille pour le reste de ce dernier. Dans un premier temps, ils nous ont dit sans y croire eux-mêmes que le nouveau pape avait dénoncé deux prêtres arrêtés et toujours portés disparus. comme cela ne prenait pas, on a sorti l’histoire de la photo où Berdoglio disparusonnait soit disant la communion à Videla. Non seulement c’est un faux grossier, mais encore, si videla remplit les critères de l’Eglise pour recevoir la communion, je ne vois pas à quel titre elle lui serait refusée. Maintenant on nous dit y compris (ce qui m’a beaucoup déçu) par la voix de Jean Lacouture, que le pape aurait été trop silencieux lors des années de dictature en Argentine. Vous auriez fait quoi vous en période de dictature? La dictature a pour première ambition pour se maintenir au pouvoir de réduire les autres au silence. C’est exactement ce que fait le dictateur normal qui cachetonne à l’Elysée en interdisant les manifs qui le dérangent. C’est exactement ce que font tous les gouvernements de gauche comme de droite ou prétendue telle en refusant toute espèce de contrepouvoir qu’il s’agisse des élections à la proportionnelle ou, à défaut, du référendum d’initiative populaire. Dès lors, il n’est pas étonnant qu’à un moment donné, lorsque la vie ou des intérêts qui nous dépassent (famille ou institution dont on a la charge) qu’on fasse silence. Souvent, un pistolet sur la tempe rend modeste. Et puis il y en a marre du mythe entretenu de la résistance. Nous en avons également assez de l’indignation sélective. Le fait, par exemple, que Platini soit allé jouer à la balle au pied en Argentine pour le plus grand bonheur de la dictature au pouvoir lors de la coupe du monde de 1978 ne l’a pas empêché de faire une carrière brillante dans les plus grandes instances du football international que je sache! Alors foutez-nous la paix une bonne fois pour toute. Car si on veut se pencher sur la question il y aurait beaucoup à dire. Premièrement, la plupart des chiens qui aboient aujourd’hui n’ont qu’une vague idée de ce qu’était les dictatures et surtout le contexte dans les années 70. On a hélas oublié que nous vivions dans un monde bipolaire appelé un peu naïvement la guerre froide. Dans cette guerre froide, il n’était pas facile de résister à une dictature sans en favoriser ou paraître en favoriser une autre. Ainsi l’URSS a parfaitement instrumentalisé les opposants à Pinochet ou à la guerre du Vietnam. Dès lors il devenait difficile de s’exprimer contre un camp sans apporter du crédit ou sembler apporter du crédit au camp d’en face. Ajoutez à cela qu’il faut survivre et faire vivre l’institution dont on a la charge, et vous conviendrez qu’il y a de quoi sinon vous réduire au silence, ou tout au moins vous inciter à une certaine discrétion. N’oublions jamais que le Christ lui-même a exercé son ministère sous occupation et que l’un des principaux argument de ses détracteurs s’appuyait déjà sur l’accusation de soutien à la dictature. Est-il bien nécessaire de rappeler que ce sont ces mêmes détracteurs qui n’ont pas hésité à s’appuyer sur la dictature occupante et sur son bras séculier pour mettre le Christ à mort. Evidemment, cela, les chiens de garde de la pensé unique sont bien trop indigents intellectuellement pour l’analyser. Du reste, s’ils le faisaient il ne tiendraient pas les propos ineptes qu’ils nous tiennent à longueur de journée. Revenons à nos moutons ou plutôt au berger fraîchement débarqué du bout du monde. Les gardiens de la morale de la bien-pensante n’ont pas eu le pape qu’ils attendaient. Au fait qu’attendait-ils? Voici en deux coups de crayon le profil qui aurait ravi la bien-pensance de France info, en passant par Libération ou même « La Vie ». Ils auraient supporté un pape normal, un pape comme eux, un pape en faveur de l’avortement, de la Libération, y compris la libération sexuelle. Ils auraient idéalisé un pape non blanc qui aurait condamné sans réserves la colonisation coupable de toutes les souffrances de ses frères. Ils auraient applaudi un pape condamnant sans nuances les dictatures à l’exception des dictatures communistes. Eh bien, ce pape, il ne l’ont pas eu. Alors chers frères catholiques, attendez-vous à voir partir les cartouches sur l’avortement, le préservatif, la pédophilie et bien d’autres qui sont déjà dans le barillet. Pour ma part, bien que non catholique pour des raisons doctrinales, je me suis, comme on dit aujourd’hui, laissé interpeler par la ferveur autour de cette élection, par la simplicité au moins apparente de celui qui semble être un bon curé, et par la joie des fidèles à l’accueillir. Gageons que si cela ne nous laisse pas indifférents, cela permettra de réunir toute l’Eglise autour du seul Seigneur et vrai Sauveur Jésus-Christ. En particulier pour ceux qui auraient du mal à laisser des commentaires, je vous invite à en débattre sur Twitter http://www.twitter.com/jimmy_from_ke