Vive Poutine! Pas un jour où on parle de la Russie sans vilipender son président. Ben oui quoi! tout le monde n’a pas la chance d’avoir un président normal. Poutine est-il aussi dangereux qu’on le dit? Est-ce un vrai dictateur? Pourquoi une telle focalisation haineuse? Poutine est-il dangereux? Pas pour moi en tous cas et pas pour l’Europe. Il est moins dangereux pour l’Europe que ne l’était l’URSS au temps de sa splendeur qui a duré jusqu’au 31 décembre 1991. En effet, je vis mieux depuis que je n’ai pas une batterie de SS20 pointée sur moi à laquelle faisait face une batterie de Pershing. Poutine est-il un dictateur? Aux dernières nouvelles l’opposition existe en Russie. La presse s’y exprime tant bien que mal. Elle s’y exprime beaucoup mieux que du temps de la défunte URSS. Je ne suis pas persuadé que nous avons beaucoup de leçons à donner sur la question. En effet, je me souviens du jour où Fabrice Le Quintrec a osé citer un article du journal Présent sur France Inter. Plus jamais il n’a présenté de revue de presse. Aujourd’hui il est dans un placard et il intervient de façon marginale sur le réseau national de France bleu. Lorsque j’entends la radio aux ordres du pouvoir U.M.P.S ou lorsque je lis la presse aux même ordres, il m’arrive de tousser quand j’entends les leçons données au pouvoir russe. Du temps de Le Quintrec tous les journaux d’opinion avaient droit de citer. La manière dont se conduit le pouvoir en France concernant la question du mariage en dit long sur la conception qu’il a de la démocratie. Alors bien sûr on nous fera pleurer sur le cas des Pussy Riots. Il faut savoir que ces grues ne devant leur notoriété à rien d’autre que la provocation obscène ont pris deux ans de prison alors qu’elles en encouraient sept. Elles auraient fait la même chose dans une mosquée d’Arabie Saoudite, c’était la peine de mort. Le fait de se mettre à poil dans une église comme se fut le cas récemment à Paris n’est pas un gage de démocratie et ne donne aucun droit de donner des leçons Alors c’est vrai, tout n’est pas parfait en Russie et rien ne nous interdit d’avoir un regard critique sur Poutine. Mais malgré ces imperfections, l’espace de liberté est sans commune mesure avec ce qu’il était du temps de l’Union Soviétique portée aux nues et citée en exemple par nombre d’intellectuels ou prétendus tels. Du temps de l’union Soviétique, seuls une poignée de citoyens privilégiés avaient le droit de se rendre à l’étranger. Du temps de l’Union soviétique, la correspondance, les communications téléphoniques et les relations entre les gens étaient sous haute surveillance. Du temps de l’Union Soviétique, les citoyens avaient interdiction sauf dérogation de posséder des devises étrangères. Du temps de l’Union Soviétique, il était interdit d’écrire ou de publier par quel que moyen que ce soit n’importe quelle critique du Parti ou du gouvernement sous peine d’internement. Je pourrais continuer longtemps la liste de ce qui était alors interdit et permis aujourd’hui. Je connais peu de pays où les libertés ont fait autant de progrès en aussi peu de temps. Bien sûr Poutine et son régime autoritaire ne sont pas parfaits et beaucoup reste à faire dans le domaine des libertés individuelles et collectives. Mais nos prétendus intellectuels qui vont et viennent librement en Russie pour soutenir l’opposition ont la mémoire courte. J’ajoute que comme la démocratie directe que j’évoquais dans un précédent papier, la liberté d’expression ce n’est pas bon que pour les autres. On en veut aussi! Alors cessons tant de haine envers un gouvernement et un pays dont ceux qui en parle ne connaissent à peu près rien. J’aime ce pays où j’ai vécu, dont je connais la langue et qui progresse. Alors cessons de donner des leçons à Poutine. Jacques Frantz