MAÏTÉ S’EST ENVOLÉE AU PARADIS DU GRAS

©Ignace

MAÏTÉ S’EST ENVOLÉE AU PARADIS DU GRAS

говорит москва ICI MOSCOU
Je viens de l’apprendre en ce samedi de doux hiver moscovite, MaÏté qui a enchanté les yeux avec son savoir-faire télévisé, les papilles avec ses bons produits et les oreilles avec ce magnifique accent des Landes qui sentait le pin, le sel de mer, le sable humide qui colle aux espadrilles, avec un écho que seules les pyrénées peuvent arrêter s’en est allée sur les ailes d’un de ces migrateurs qu’elle savait si bien cuisiner.
Si nombreux sont ceux qui ont singé Maïté pour sa propension à utiliser davantage la louche que la cuillère à café, pas assez nombreux sont ceux qui ont dit que cette générosité était un tout. Le personnage était généreux un point c’est tout ! Le physique, le mental, tout je vous dis !
MaÏté restera l’une des ambassadrices des cultures des suds. De ces régions où on sait vivre ! Où manger gras n’est pas un péché mortel. Un pays fier de la richesse de ses terroirs. Un pays où on mange pour vivre et où on tue pour manger. Un pays où on va à la chasse et où on gave les canards. Un pays où on ne reçoit pas de leçons. D’accord lecteur, je sais ce que tu vas me dire, on y vote mal. Ce n’est pas faux, mais la perfection, c’est bien connu, n’est pas de ce monde.

Maïté était l’amie de tous ceux qui en ont marre de sortir avec une pétasse qui fait 30 kilos et qui se trouve “ un peu forte « . Le genre de pimbêche qui va tordre le nez devant l’assiette de confit d’oie, qui va passer 20 minutes à enlever la peau et qui va en laisser les trois quarts parce que maintenant c’est froid. C’est celle qui va commander des broccoli à la vapeur et qui va vous regarder avec dégoût parce qu’avec la côte de bœuf vous avez opté pour les frittes maison plutôt que pour les épinards. C’est celle qui va vous pourrir la vie en mettant de l’eau dans le Pauillac. C’est celle que vous fuirez si vous ne voulez pas être condamné à bouffer tous les soirs de la salade verte avec juste un trait de vinaigre balsamique.
Je suis certain qu’au paradis du gras, les anges qui accueillent Maïté avec des chants de louange ont des têtes de canards semblables à ceux qu’elle a cuisiné tout au long de son existence terrestre.
Même s’il est toujours trop tôt pour se résigner au départ de ceux qu’on aime, 86 ans est un âge ma foi respectable pour prendre congé. Que les grands donneurs de leçons de diététique se le tiennent pour dit, Le gras c’est la vie !

Jacques Frantz

1 commentaire

  1. sans compter que, contrairement à ce qu’on entend partout, les excès de sel et de sucre sont des ennemis bien plus redoutables pour l’organisme. Je dis bien, les excès, car la réalité est que ce sont eux et eux seuls qui sont dangereux, aucun aliment n’étant intrinsèquement nuisible à la santé ! Je n’imagine pas une seconde que cette charmante dame ne pratiquât pas dans sa propre cuisine ce qu’elle conseillait aux autres. Si la maladie était dans l’assiette comme nous en rebat les oreilles le discours dominant, hygiéniste, pseudo-écolo, ennemi du bien vivre et j’en passe, elle n’aurait sûrement pas eu une telle longévité !

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