Même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui, je pense que Robert Ménard a fait, à Béziers, un geste de courage et d’honneur qu’on n’attendait plus. Jamais j’aurais pensé qu’un homme politique n’aurait le cran de revenir sur l’histoire officielle écrite avec pour encre le sang des nôtres et pour plume le mensonge effronté.
Toutes ces rues du 19 mars 1962 sont une honte pour notre pays. Elles sont une honte parce qu’elles sont l’expression d’un triple mensonge:
Avec le 19 mars 1962 on célèbre
1. une victoire du FLN qui est une contre-vérité militaire, puisque le FLN doit sa victoire non aux armes, mais aux trahisons parisiennes;
2. Un cessez-le-feu qui n’a pas été respecté par le FLN puisque les massacres ont continué et se sont même intensifiés.
3. Des accords d’Evian qui n’en sont pas car le FLN ne les a pas signés.
Dans un souci de partialité crasse, la radio du pouvoir France inter a interrogé un membre de la Fédération des anciens combattants d’Algérie (FNACA) qui n’est rien d’autre qu’une courroie de transmission du Parti communiste Français ou de ce qu’il en reste. Ce membre de la FNACA nous expliquait que Robert Ménard réécrivait l’histoire.
D’abord Robert Ménard n’écrit rien du tout! Il remet à l’honneur un grand résistant au passé irréprochable. Ensuite, ceint de l’écharpe tricolore d’élu démocratique qu’il est, il lave l’humiliation subie depuis des dizaines d’années par des gens qu’on a déraciné et qui ont tout perdu. Robert Ménard a eu le courage de fissurer la chape de plomb qui pèse sur la tête de gens qu’on n’a jamais écouté et qu’on a traîné dans la boue.
Alors si vous voulez écrire l’histoire écrivons-la. On commencera par faire le bilan de la décolonisation et en particulier de la décolonisation forcée de l’Algérie. Pour ce faire, on notera que cette décolonisation a commencé par une purification ethnique. En effet, en admettant l’indépendance, on ne voit pas pourquoi les personnes d’origine européenne de confessions juive et chrétienne nées et installées sur le sol algérien n’auraient pas pu y demeurer conformément aux disposition des accords d’Evian.
Enfin, on notera l’incapacité du pouvoir algérien à administrer le pays. La dictature en place est absolument incapable de mettre fin (le veut-elle du reste) à la guerre civile larvée qui dure depuis des décennies. En outre, si le pays était prospère et bien administré on ne verrait pas une telle immigration en provenance de ce qui était jadis un pays de cocagne. Or aujourd’hui tous les Algériens qui le peuvent viennent s’établir chez l’ancien colonisateur pour espérer trouver quelques perspectives. C’est un désaveu cinglant par les faits et les faits sont têtus.
Dans tous les cas grâce à Robert Ménard les humiliés d’hier peuvent relever le front. Le pouvoir de chez nous n’a qu’à bien se tenir. D’ailleurs il a la pétoche. Il sent bien que du point de vue idéologique la roue est en train de tourner. Il n’en reste pas moins que Robert Ménard a fait preuve d’un grand courage et que ça ne nous étonne pas de lui.
Il y avait le “Père la victoire”, il y a désormais le “Père courage” et c’est vous, Robert Ménard. Félicitations.
Jacques Frantz
Et a-t-on déjà vu une nation digne de ce nom célébrer ses défaites par des noms de rues? Pendant qu’on y est, que ne fait-on pas de ces défaites nationales autant de fêtes anti-nationales, c’est-à-dire autant de prétextes pour ceux dont je préfère ne rien dire, d’incendier des voitures à tour de bras? Au royaume de la mauvaise foi, qui sont les véritables « réécrivaillons » de l’Hitoire? Je demande.
Ben oui! pourquoi pas une gare de Waterloo à Paris tant qu’on y est? Tou ça est ridicule! En tous cas les lignes sont en train de bouger. La colère de la gauche est jubilatoire. Cela prouve qu’ils sentent que le balancer de l’histoire qu’ils ont bafouée est en train de leur revenir dans la gueule. J.F. >
c’est surtout beaucoup de démago, et le pari d’une recrudescence des vote FN dans le sud-est.
Démagogique ça m’étonnerait. J’en veux pour preuve que Robert Ménard a mis ses idées avant ses intérêts. Il est en effet l’un des rares à avoir combattu pour ses idées autrement que par la politique. On se souvient de comment Reporter sans frontières a accueilli la flamme olympique à Paris en 2008. À ce moment-là peu nombreux étaient ceux qui rappelaient qu’avant d’être un pays olympique la chine était et demeure le pays aux 6000 exécutions capitales annuelles et où bon nombre de journalistes sont en prison. Bien sûr c’est un pays communiste donc il ne faut rien dire. Cela dit, en chine ce blog n’existerait probablement pas tout comme ton compte twitter. Par conséquent Robert Ménard est avant tout un homme d’idées avant d’être un homme politique.
Ensuite Robert Ménard n’a pris aucun pari. S’il l’avait fait conviens avec moi que ce ne serait pas un pari très risqué vu les scores du FN en Languedoc Roussillon et en PACA. Enfin Robert Ménard n’a pas grand-chose à voir avec le FN. Il n’en est pas membres et il n’a pas été investi par lui. Robert Ménard doit son élection à la mairie de Béziers qu’à lui-même. Ce qui pose problème à la gauche c’est que Ménard rassemble au-delà du FN. Il n’a pas besoin de parier sur des suffrages FN car Robert Ménard n’est candidat à rien si ce n’est peut-être (il faut le souhaiter) à sa propre réélection à la mairie de Béziers, mais celle-ci n’interviendra qu’en 2020. D’ici-là de l’eau aura coulé sous les ponts et Robert Ménard sera jugé sur son bilan.
Je ne vois pas bien ce qu’il y a de démagogique à donner à une rue le nom d’une personne en tous points exemplaire, maintes fois décorée et honorée lors de ses obsèques par le chef de l’État en personne. Bien sûr, ceux qui n’avaient pas entendu parler du commandant Denoix de Saint Marc avant cette histoire auront peut-être du mal à comprendre. Libre à eux de se documenter. Attention tout de même, car à trop bien s’informer on finit par ne plus être de gauche. Je raconterai à ce sujet l’histoire de l’enfant chez qui étaient nés des lapins socialistes. Mais bon je réserve ça pour un autre jour.
En attendant, quand la gauche donne à des rues le nom de Lénine ou de Marx, personne ne vient pousser des hauts cris à la démagogie. Et si quelqu’un s’avisait de le faire les dirigeants de gauche l’écraseraient de leur mépris. alors pour une fois, dans une ville, nous avons gagné, nous sommes les plus forts et rien ne nous empêchera de rétablir la vérité en rendant honneur à un grand hommes et à des milliers de victimes de l’après 19 mars 1962 dont tout le monde se fout. Tout le monde, pas tout à fait. Un conseil municipal et un maire d’une petite ville de province ont eu ce courage qui les honore.
Pour tout te dire, toutes les expressions de dépit et de colère que j’ai entendues au cours de ce weekend sont purement jubilatoires.
Merci Monsieur Ménard