IL y a une chose que je ne manque presque jamais lors de mes passages à Paris, c’est ma visite aux demoiselles de Chatillon. Non que je sois Picasso ni même pique-assiette, mais c’est comme ça, je fais de mon mieux pour dégager du temps, même peu, pour visiter mes demoiselles de chatillon que j’aime avec tendresse.
Jeudi, je réussis donc à dégager du temps et à m’organiser une après-midi pour faire quelques emplettes à la Vieille vache et puis, immédiatement derrière, prévois de sauter dans un taxi direction chatillon où il y a les demoiselles que vous savez. Sauf qu’un imprévu va en décider autrement:
Je prends le métro jusqu’à Duroc, et là, je me fais aborder par une âme qui m’offre généreusement son aide. Or il arrive qu’un coeur s’accroche aux épines d’une jolie fleur. Anne, (c’est le nom que je lui donne pour ce récit) me propose de m’accompagner jusqu’à la vieille vache où, je fais mes emplettes.
Je sors de chez la vache (c’est le nom que je donne au magasin où je fais mes emplettes) avec mon sac. Anne, dont la bonté d’âme ne connaît point de limites, me propose de porter mon sac. Je décline, elle insiste tout en me recommandant de bien penser lors de notre séparation à lui redemander mon sac d’emplettes de chez la vache. vous suivez toujours?
A la sortie de chez la vache, Anne me propose de ne pas nous quitter sans prendre un verre. J’ai un peu de temps, j’accepte.
Et nous voilà dans le métro pour gagner le bar de la grosse Adrienne de Montalan, qui détail sans importance, se trouve à Montparnasse. Et là, le coeur bien au chaud, les yeux dans la bière, voilà qu’on papote.
La conversation dérive sur des choses assez tristes. On se sépare un peu étrangement et Anne, dont la bonté d’âme n’a d’égal que nos deux étourderies part avec mes emplettes.
Je ne peux pas dire que j’étais fâché, ni même angoissé à l’idée de la perte possible, mais peu probable de mon bien. J’étais juste tellement contrarié que j’en avais perdu l’énergie pour aller à Chatillon.
Anne, en fille de gauche donc honnête a traversé une bonne partie de Paris pour me rendre mon pauvre bien qui est vachement bien. L’occasion pour elle de bavarder à nouveau avec l’un des plus virulents de la réacosphère.
IL me fallait quitter Paris. Et les demoiselles de Chatillon, qui ont si peu de visites, en seront pour leurs frais et j’en suis désolé. Aussi, de retour dans mon paradis, je leur adresse ma plus chaleureuse affection, avec en prime un câlin pour Isabelita.
Je reviendrai et là, pas même la bonté d’Anne ne me détournera de ma route!
Jacques Frantz