UKRAINE, VA-T-ON VERS UN CONFLIT ARMÉ?

UKRAINE, VA-T-ON VERS UN CONFLIT ARMÉ?

Comme aurait dit Pompidou, “je ne suis pas Madame Soleil”. Je note cependant une chose: il n’aura pas fallu longtemps pour que l’Administration Biden montre son vrai visage. Biden, qui porte (mais c’est un hasard), le même prénom que Staline, est bien le Président des faucons. Des vrais aussi d’ailleurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation est tendue à l’extrême. Il est toutefois encourageant de savoir que la Russie n’a pas, contrairement à la défunte URSS, de volonté expansionniste. Ni sur le plan géographique, et encore moins sur le plan idéologique. Comme tous les États, la Russie a sa sphère d’influence qu’elle tient à préserver. Aucune grande puissance ne peut se passer d’une sphère d’influence. Elle prenait autrefois la forme de colonies, ce qui s’est avéré très coûteux. Aujourd’hui, elle prend plutôt la forme d’alliances politiques, stratégiques, culturelles, commerciales ou militaires. Aucun de ces éléments n’est du reste exclusif. Cette nouvelle forme d’alliance a pris son essor après la seconde guerre mondiale. Les anciens empires en ont été pour leurs frais. Donc la Russie tient, le plus normalement du monde, à ses alliances, à ses prés carrés commerciaux et culturels. Sauf que les faucons américains ne l’entendent pas de cette oreille. Les États-Unis ont très vite appris que faire ou provoquer des guerres loin de chez eux était bien plus lucratif que d’aller imposer le protestantisme puritain à des populations qu’ils méprisent. Du moment que les “sous-hommes” achètent américain, le reste on s’en fout. Au cours du XXe siècle, si l’Europe a été saignée à blanc par deux guerres dont elle ne s’est jamais remise, l’Amérique a touché à chaque fois le jackpot. Elle a vendu des armes, et elle a perçu de formidables retours sur investissements lors des reconstructions. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on ne change pas non plus un modèle qui marche. C’est ainsi qu’à l’exception d’une brève accalmie sous l’ère Trump, l’Amérique a depuis plus d’un siècle des “billes” dans bon nombre de guerres sur toute la surface du globe. Soit elle arme et finance les belligérants, soit elle y va directement en faisant de son mieux pour entraîner le plus grand nombre d’alliés possible dans ses aventures.

C’est ainsi qu’elle entend procéder en Ukraine. Au lieu de rechercher une solution pacifique, elle arme massivement son allié ukrainien. Quand je dis son allié c’est vite dit. Disons qu’elle arme les forces du gouvernement qu’elle finance après l’avoir mis en place à la faveur d’une grossière agitation dont tout le monde se souvient. Sauf que pour la première fois, une vraie ligne rouge s’oppose aux États-Unis. La Russie, qui avale la couleuvre de l’expansionnisme des Américains commence à trouver ce serpent inoffensif très indigeste. La Russie considère qu’une Ukraine entièrement sous domination américaine aurait des conséquences funestes pour sa souveraineté, voire pour sa survie. A-t-elle tort? Les dirigeants russes ont tous pris connaissance de la doctrine Brzezinski qui considérait, en 1997, le passage de l’Ukraine sous drapeau atlantiste comme un point essentiel de non retour destiné à affaiblir, voir à anéantir la Russie comme grande puissance. Donc les Russes cette fois-ci ne se laisseront pas faire.

Pour l’instant, on en est, côté américain, aux coups de menton, aux effets de manche et à la diabolisation systématique de la Russie. C’est une manière très classique qu’a la diplomatie américaine de fonctionner. Pour tuer son chien on l’accuse de la rage. On se souvient des armes imaginaires en Iraq et des bébés jetés des couveuses au Koweït. En outre, il est consternant de voir la manière avec laquelle l’Union Européenne joue son rôle de caniche des États-Unis. Tant les discours de Macron au sujet duquel j’ai consacré un article que de Joseph (encore un) Borel qui s’est exprimé lors d’une grande conférence de presse le 24 janvier dernier, aucun ne laisse rien présager de bon en matière d’indépendance. Pourtant, on nous avait vendu l’Union Européenne comme un formidable outil d’émancipation des États-Unis pour le vieux continent. En même temps, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Mais là, ce n’est pas une langue qu’ont les dirigeants européens pour lécher. C’est une pelleteuse. Macron trouve même des vertus à l’OTAN qu’il considérait comme cliniquement morte. Nous avons déjà abordé le sujet. C’est d’autant plus dommageable que le continent européen a absolument tout à perdre à ce petit jeu.

Cette attitude aura pour effet de renforcer l’encrage russe vers le continent asiatique. De plus, les Européens seront les premiers à pâtir des sanctions économiques promises par le gendarme du monde. Ces sanctions promises n’ont du reste absolument rien de dissuasif. Cela n’a jamais été le cas nulle part et ça n’est pas près de changer.

Il est donc clair que la Russie ne cédera pas. Les Américains sont-ils assez fous et assez dangereux pour avancer leur pions jusqu’à provoquer un affrontement? J’ose espérer que non! J’irais même jusqu’à me risquer à dire que je ne le pense pas. Joe Biden est très faible sur le plan interne. On peut douter, même en s’appuyant sur une propagande massive, de l’adhésion de l’opinion aux États-Unis, contrairement à ce qui s’était passé pour la guerre en Iraq. La situation de l’emploi est très difficile, les indicateurs économiques ne sont pas au beau fixe, et la récente humiliation en Afghanistan cuit douloureusement au cuir du cowboy. Le temps où, lorsque l’économie faisait grise mine, on organisait une bonne guerre loin de chez soi pour souder le peuple autour de son chef serait-il révolu? Il est trop tôt pour le dire. Cependant, aux États-Unis comme ailleurs, les gens en ont plus qu’assez de voir l’oligarchie américaine prospérer sur des charniers dont ils sont la cause sur toute la planète.

Côté russe, on a la chance d’avoir une diplomatie performante. Le ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov est un homme de grande expérience. Soit dit en passant, la Russie, avec Primakov ou Chévardnadze a eu des ministres des affaires étrangères pour le moins compétents. Lavrov a rappelé ce mercredi devant la Douma qu’il avait formulé des demandes de garantie par écrit aux États-Unis et que ces garanties auraient une valeur juridiquement contraignante. Entre temps, la réponse est arrivée de Washington. Si, côté russe, on était favorable à sa publication, le Département d’État américain a demandé la plus grande discrétion sur son contenu, arguant du fait que la diplomatie est plus efficace lorsqu’elle est discrète. Cela voudrait-il dire que les Américains auraient enfin compris que mieux vaut privilégier la diplomatie plutôt que les armes? Si tel est le cas on ne peut que s’en réjouir. Cependant, si le droit international reconnaît la diplomatie discrète, il rejette la diplomatie secrète. C’est pourquoi le droit des traités prévoit que tout instrument, même bilatéral, doit être déposé à l’ONU. Lavrov a également rappelé que les Accords de Minsk avaient reçu l’aval du Conseil de Sécurité de l’ONU et qu’ils constituaient à ce titre la seule marche à suivre possible. On peut donc espérer que cette fois au moins, la Russie sera prise au sérieux. Nous ne manquerons pas hélas d’y revenir.

Jacques Frantz

4 commentaires

  1. j’ai exposé dans mes
    commentaires sur MACRON EST-IL DEVENU FOU?
    « La Russie n’a pas d’intentions expansionnistes, mais elle souhaite vivre en paix avec ses voisins occidentaux, en s’assurant que les populations russophones des territoires ex-soviétiques ne subissent pas de discriminations et de violences. « L’histoire n’est pas avare d’exemples de conflits qui ont manipulé cette justification de minorités nationales opprimées : Hitler l’a expérimenté avec le succès que l’on sait… et la France, lorqu’elle se sera doté du leader selon ton cœur pourra s’en prévaloir pour libérer les Wallons du joug flamand !
    Et bien entendu, les interventions armées d’une Russie dont le PIB serait équivalent à celui de l’Espagne en Lybie, au Centre Afrique, au Mali et bien sûr en Siri sont désintéressées et ne relèvent pas d’une volonté de puissance. Il est vraiment regrettable pour Poutine que, hormis la Hongrie de Orban qui a pourtant connu la magnanimité russe, tous les pays de l’ancien bloc de l’est font des pieds et des mains pour s’assurer la protection américaine allant jusqu’à participer à leur invasion de l’Irak en gage d’allégeance, situation bien gênante que tu ignore avec suffisance.
    Poutine est un pur produit du système soviétique dont il a rejeté toute la rhétorique progressiste et n’a conservé que sa composante autoritaire et répressive. Il laisse promouvoir une vision révisionniste de la période soviétique, notamment du rôle positif de Staline qu’il veut ainsi réintégrer dans le grand récit nationaliste russe. C’est dans ce but que la justice aux ordres vient d’interdire comme agent de l’étranger l’association Mémorial créée par un authentique hérault de la lutte contre le régime soviétique, Andrei Sakharov qui se donna pour mission de faire un décompte exhaustif et concret de toutes les disparitions des répressions soviétiques, et en particulier de la période stalinienne.
    Parce qu’il considère l’union Européenne, à la fois, trop libérale et permissive, et trop complaisante avec les menaces russes, le gouvernement polonais est aussi l’ennemi le plus acharné de Poutine ! ou vas-t-on si les autocrates qui partagent pourtant les mêmes idées « sociétales » se disputent ? Poutine qui appauvrit son peuple pour ses chimériques rêves de grandeur a des soucis à se faire dans ses relations qu’il voudrait privilégiées avec l’efficace autocratie chinoise !

    1. Je prends le temps de répondre point par point au commentaire que tu as reposté.
      Il serait bien que les gens perdent l’habitude de tout ramener à l’époque de l’Allemagne de Hitler. Ce n’est pas un étalon de l’histoire et cela ne sert à rien de comparer des choses qui ne sont pas comparables. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire dans ces pages, la chute de l’URSS a constitué un événement tout à fait extraordinaire. D’un jour à l’autre, les gens se sont retrouvés privés de leur citoyenneté d’origine dans des États nouveaux qui, pour certains, n’avaient jamais été indépendants, tandis que d’autres avaient perdu leur indépendance et avaient subi une répression très dure. Les Russes se sont vus attribuer à tort tous les maux de la période soviétique. Je dis à tort car la direction de l’URSS était majoritairement non russe. Il est dans ces conditions normal que les russophones vivant dans des pays fraîchement indépendants avec un désir de règlement de comptes suite aux répressions soviétiques soient protégés des discriminations. Surtout qu’en général, ce sont ceux qui n’y sont pour rien qui subissent ces discriminations. Le nouvel État russe se devait et se doit encore de protéger ces personnes. En Ukraine, les vexations, les discriminations et les répressions sont particulièrement inquiétantes. On constatera que dans le Bélarus voisin il n’y a pas ces problèmes. On peut bien entendu l’expliquer par les répressions subies par les Ukrainiens à l’époque stalinienne, mais ce serait oublier un peu vite que sans dédouaner les Russes, ils sont loin d’être les seuls responsables de ces répressions. Les Ukrainiens eux-mêmes ont beaucoup collaboré avec Moscou. Il existe à Kiev une frange nationaliste extrémiste sur laquelle s’appuie les États-Unis pour installer un régime favorable. là comme ailleurs, c’est un procédé très apprécié par les États-Unis. Donc comparer la situation de maintenant avec l’affaire des Sudètes n’a pas vraiment de sens.

      Pour ce qui est de la France, tu ne crois pas si bien dire. Il existe en Belgique un courant wallon qui aimerait se rattacher à la France. La Belgique étant un État très fragile, l’option n’est pas à négliger. On n’oublie pas non plus le Général de Gaulle et son « vive le Québec libre »! prononcé en soutien aux Francophones d’Amérique du nord dont le rattachement au Canada est périodiquement remis en question.

      Enfin, je n’ignore rien « avec suffisance ». Je t’ai déjà demandé de cesser tes agressions gratuites. Pour ce qui est des interventions de la Russie sur divers théâtres d’opération dans le monde, il est tout à fait regrettable que les grandes puissances aient besoin d’aller régler leurs comptes ailleurs que sur leur territoire. Ce n’est pas la Russie qui a installé Bokassa en Centre-Afrique. Ce n’est pas la Russie qui a fait exécuter Kadhafi de peur qu’il ne soit trop bavard concernant le financement de certaines campagnes électorales. Ce n’est toujours pas la Russie qui s’est efforcée de déstabiliser la Syrie en s’appuyant sur des extrémistes islamistes avec le succès que l’on connaît. Cela s’appelle malheureusement la « Real Politics » et c’est très sale. C’est-à-dire que si une puissance abandonne un théâtre d’opération, la nature ayant horreur du vide, il est occupé par un autre. Pour ce qui est de l’adhésion de l’ancien bloc de l’est à la « Pax americana », j’avoue que c’est la meilleure de l’année. Quand on pense que l’année ne fait que commencer, j’avoue que ça démarre très fort. Ainsi on justifierait l’adhésion au crime de la guerre en Iraq comme une réaction libératoire du joug soviétique? Je pense que tu ne t’es pas relu. Parce que si un Iraquien te lisait, il te répondrait que si c’était pour se faire envahir, mieux aurait-il valu que la domination soviétique demeurât sur cette partie de l’Europe. Car ce ne sont pas les peuples qui ont décidé de la participation au crime contre la paix que constitue l’invasion de l’Iraq sans aucun mandat international. Ce sont les gouvernements en partie installés avec bienveillance par les États-Unis pour servir leurs intérêts.

      Le fait que Vladimir Poutine soit un pur produit de l’Union Soviétique ne signifie rien. Tous les cadres dirigeants ou presque de l’ancien bloc communiste étaient des anciens communistes ou affiliés. À l’exception bien entendu de la RDA qui a été absorbée. C’est inévitable dès lors que le procès de l’ancien régime n’est pas fait. Or le Parti communiste reste légal en Russie comme ailleurs. On peut regretter, par exemple, qu’il y ait un candidat se réclamant du Parti communiste aux élections présidentielles françaises. Poutine avait 39 ans au moment du démantèlement de l’URSS. Il est donc normal qu’il ait été formé par le système soviétique. Il n’est pas le seul. En réalité, après la démission de Gorbatchev, l’appareil politico-administratif soviétique a continué d’agir. Eltsine était aussi un pur produit de l’Union Soviétique. C’est le cas lors de tous les changements de régime. Du Cambodge à la France, c’est partout le cas. Poutine n’impose pas une vision révisionniste de l’histoire soviétique. Dire qu’il souhaite réhabiliter Staline est une ânerie. D’abord parce que la déstalinisation n’a été en réalité que très partielle. La tombe de Staline existe toujours au mur du Kremlin et la déstalinisation voulue par Krouchtchev n’a pas réhabilité les figures de la révolution victimes des purges. Le fait est, que qu’on le veuille ou non, Staline jouit encore d’un grand prestige auprès d’une frange non négligeable de la population sur tout le territoire de l’ex-URSS. C’est dû notamment à l’histoire liée à la seconde guerre mondiale. On peut le regretter, mais cela s’explique par le besoin qu’ont tous les peuples d’avoir un roman national autour duquel se construire. Il faudrait être un nihiliste abruti pour le leur reprocher. Cependant, les libertés dont jouissent les Russes sont sans commune mesure avec ce qui existait sous le régime stalinien. Pour ce qui est de l’ONG Mémorial, le pouvoir russe a considéré qu’elle était en infraction avec la loi qui interdit le financement d’organisations venant de l’étranger. Cela peut se comprendre dans la mesure où les Américains, (mais pas seulement) exercent une influence hostile à travers ces organisations.
      Enfin, Poutine n’appauvrit pas les Russes. Contrairement à ce que nous fait croire la propagande occidentale, la Russie, sur le plan économique, part de très loin. Or on a vu émerger en Russie une vraie classe moyenne, ce qui constitue une véritable performance lorsqu’on compare l’état dans lequel Eltsine a laissé la Russie en quittant le pouvoir. Loin de moi l’idée que tout est parfait en Russie sur ce plan comme sur d’autres. Mais force est de constater que ceux qui veulent appauvrir la Russie ce sont les occidentaux avec leurs sanctions économiques. Un seul exemple, le vaccin Sputnik V. Toutes les demandes faites à l’Union Européenne d’autorisation de mise sur le marché d’un tel vaccin sont restées sans réponses. Pourquoi? Simplement pour éviter un afflux de devises très important vers la Fédération de Russie. Comme on le voit, rien de sanitaire dans tout cela. On peut également supposer que les accords contractés avec les laboratoires dans la plus grande opacité contiennent des clauses en ce sens. Cela dit bien entendu indépendamment de ce que chacun pense de la vaccination.

      Voilà, j’espère avoir répondu le plus exhaustivement possible à ton commentaire. Reconnais au moins le fait que je n’ai éludé aucune des questions que tu abordes. Je le répète cependant, je ne prendrai pas toujours le temps de répondre de manière aussi exhaustive. Non pour des questions de fond, mais pour des raisons de temps.

      1. Observations sur qqs contradictions flagrantes de ton raisonnement :
        -Tu choisis les séquences historiques qui t’arrangent (construction de l’état russe, et rejettent celles qui te dérangent.
        -que je saches De Gaulle ne menaçait pas d’envahir le Québec !
        -Les russes eux-mêmes ne croient pas à la capacité de la recherche Russe de réaliser un vaccin fiable et refusent donc de s’en faire vacciner . De plus les russes n’ont pas fourni l’ensemble des données nécessaires à la validation du vaccin par l’UE nécessaire pour qu’il soit proiduit par une usine occidentale, ce que l’industrie russe délabrée était incapable de faire
        -Manifestement tu es géné par l’hostilité de la Pologne à la russie ?
        -et serise sur le gâteau, comment intellectuellement peux-tu traiter Macron de voyou et encenser Poutine comme un grand démocrate défenseur des libertés !!!!
        – quant à la nouvelle classe moyenne née de la seule exploitation du pétrole et du gaz, lui est hostile, d’où le renforcement de la répression de toute opposition.

        1. Mon cher Descargues,

          Pardon de ne prendre que maintenant le temps de te répondre, mais déjà te lire est assez difficile. Une syntaxe que je qualifierais d’hasardeuse associée à une orthographe mal maîtrisée exigent plusieurs lectures avant de comprendre. Cependant, à la fois magnanime et respectueux du temps que tu prends à écrire, je te réponds.

          Dire que je choisis les séquences historiques qui m’arrangent et rejette celles qui me dérangent pars d’un postulat qui fait de moi quelqu’un de malhonnête. Si c’est ce que tu penses, je pose à nouveau la question du pourquoi viens-tu me lire. En réalité je ne rejette rien. L’histoire est l’histoire, on peut l’interpréter, on peut évoluer dans la compréhension, mais on ne peut ni la rejeter ni l’accepter. Donc si cet argument n’était destiné qu’à discréditer il tombe à plat.
          Certes, de Gaulle ne menaçait pas d’envahir le Québec, mais il touchait à un sujet extrêmement sensible sur le plan des politiques intérieures du Canada et du Québec. J’ai fait cette comparaison que pour dire que Poutine n’innove pas s’agissant de s’occuper du sort de citoyens d’autres pays parlant la même langue ou partageant les mêmes origines que lui. Je ne porte pas de jugement de valeur, je le constate. Quant à Poutine, il n’a aucune intention d’envahir l’Ukraine pour des raisons que j’ai évoqué dans mon dernier article sur le sujet. Même si toi ou d’autres aimeraient que cela soit, cela n’est pas. Zelensky n’a du reste de cesse que de rassurer sa population à ce sujet tant il craint une panique générée par la perspective d’une guerre. Donc l’invasion de l’Ukraine relève du fantasme et c’est tant mieux.

          Si de nombreux Russes refusent de se faire vacciner, C’est parce que eux, au moins, ont la liberté de ne pas le faire. Ils ne sont pas traités comme des noirs sud-africains au temps de l’apartheid lorsqu’ils décident de ne pas prendre le vaccin proposé par l’État russe. J’aurais aimé que les Français bénéficient de la même tolérance et de la même liberté de choix de disposer de l’intégrité de leur corps. Vladimir Poutine serait-il plus démocratique? Il a en tous cas fait remarquer que si un tel épisode pandémique avait eu lieu du temps de l’URSS, et qu’une décision de vaccination de masse avait été prise, personne n’aurait eu droit même au débat sur la question. Par conséquent, si les Russes sont moins vaccinés (ce qui reste à prouver), ne serait-ce pas parce qu’ils sont plus libres? Dans cette épouvantable dictature qu’est, selon toi la Russie, on ne passe pas son temps à insulter les gens en fonction des choix qu’ils font pour leur santé. Ensuite, les chiffres annoncés par Véran de 92% de vaccinés sont totalement stupides et mensongers. Surtout si on compte le nombre de personnes officiellement vaccinées qui en réalité ne le sont pas. Quant à savoir si oui ou non la Russie remplit les critères d’homologation de son vaccin, rien, sauf peut-être la haine recuite que tu as pour un pays que tu ne connais même pas te fait prendre cette position. Le sujet étant politiquement tellement sensible, je crois qu’il serait difficile de déterminer qui a raison. Toutefois, côté russe, on affirme que seules des considérations politiques et économiques bloquent l’homologation dudit vaccin. Ce qui est certain, et qui me fait pencher en faveur de la bonne foi des Russes, c’est que les personnes vaccinées à la soupe Pfizer ou Moderna sont considérées en Russie comme pleinement vaccinées. Or la réciproque n’est pas vraie. Pourtant ces vaccins ont largement prouvé leur inefficacité et leur dangerosité.

          Suis-je gêné par l’hostilité de la Pologne envers la Russie? Bien entendu. Je trouve cela regrettable dans la mesure où il est bien plus sain que des pays s’entendent. La Pologne, coincée entre deux encombrants voisins a beaucoup souffert au XXe siècle. Il est donc compréhensible qu’elle éprouve une certaine hostilité vis-à-vis de la Russie. Cependant, les choses évoluent, et nombreux sont ceux qui, en Pologne ou ailleurs dans la diaspora polonaise considèrent que les postures atlantistes prises par leurs gouvernements ont été exagérées voire néfastes.

          Et gâteau sous la cerise, je traite Macron de voyou, mais pas seulement, parce qu’il est un voyou et bien plus encore. Il insulte et méprise les gens, il organise la répression contre son peuple (gilets jaunes), il a bradé des fleurons de notre industrie, tant et si bien qu’on pourrait presque le prendre pour poutine. Maintenant si hélas je n’ai pas les outils lexicaux pour insulter Macron avec l’intensité qu’il mérite, je n’encense pas Poutine pour autant. Je ne sais pas où tu as vu cela. Tout au plus, j’essaie de rétablir certaines vérités. Poutine n’est certainement pas parfait. Comme tout homme il fait des erreurs. Toutefois, sous sa direction, le pays a progressé. Il a progressé comme jamais. Tant pour ce qui est du niveau de vie que de celui des libertés individuelles. La preuve, on peut choisir de ne pas prendre un vaccin sans se faire traiter de tous les noms. Lorsque je rencontre en Russie des gens qui critiquent Poutine, je leur fait toujours remarquer que jamais sous Brejnev ils auraient osé formuler la moindre objection à la politique conduite par le Parti. Reconnaissons au moins à Poutine l’instauration d’une liberté de ton sans précédents en Russie. Après, la Russie est une contrée immense, difficile à gouverner tant elle est diversifiée et étendue. Les données géographiques de ce pays donnent le tournis. Par conséquent, je n’encense rien du tout, je me limite simplement à équilibrer les bêtises et les diffamations exprimées contre Poutine dont tu n’as hélas pas le monopole. Heureux que tu reconnaisses l’émergence d’une vraie classe moyenne en Russie, à l’heure où notre classe moyenne est détruite par un gouvernement de voyous. Et tant mieux si le pétrole et le gaz le permettent. Le Nigéria regorge de pétrole. Pourtant, le niveau de vie de la population n’y est pas très enviable. Reconnaissons au moins à Poutine la vertu d’en partager peu ou prou les fruits avec la population. J’ajoute que si Poutine ferme les robinets, j’en connais, chez nous, qui vont s’éclairer à la bougie et se geler les miches.
          Dire que la classe moyenne lui est hostile est, encore une fois, une ânerie. C’est juste un fantasme de lecteur du monde ou du torchon de tes copains Cohen et Bourlange. Cesse de prendre tes désirs pour des réalités.

          Voilà, je crois avoir fait le tour et t’avoir donné de quoi mâchouiller un peu. Porte-toi au mieux et prends soin de toi.

          JF

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