PEUT-ON AVOIR CONFIANCE EN ÉRIC ZEMMOUR?

PEUT-ON AVOIR CONFIANCE EN ÉRIC ZEMMOUR?

Après les vagues successives et leur lot de confinements et autres répression, voilà qu’arrive la vague Zemmour, qui, du moins nous le fait-on croire, balaie tout sur son passage. Je signale au passage qu’à l’heure où j’écris, Éric Zemmour n’est toujours pas candidat à l’élection présidentielle de 2022. Parce que je ne sais pas si tu le savais, belle lectrice, mais en 2022 en France, il y aura, en principe, une élection présidentielle.
Cependant, lorsque je dis “en principe”, il faut comprendre que nul ne sait si l’élection pourra se dérouler dans les conditions habituelles. Bien malin en effet celui qui est capable de prédire les événements qui pourraient sortir du chapeau du Pouvoir. Et je ne compte pas les événements extérieurs pouvant survenir et avoir une incidence sur le déroulement du processus prétendument démocratique.

Pour revenir à nos moutons, le journaliste en vue Éric Zemmour est pressenti pour se présenter à l’élection présidentielle française de 2022. Depuis très longtemps, les citoyens fantasment à l’idée que pourrait l’emporter un candidat non issu du sérail politique. Déjà en 1981, la candidature de l’humoriste Coluche avait fait rêver, à telle enseigne que la gauche socialo-communiste lui avait brisé les reins.

Devant la lassitude de la population d’être dirigée par une classe politique corrompue et qui a énormément de peine à se renouveler, voilà qu’on nous sort quelqu’un de frais, quelqu’un qui exprime mieux que vous et moi ce que pense le “populaire” acculé à fuir l’invasion migratoire. En gros, “il parle comme nous, mais mieux”. Et ça tombe bien parce que de plus en plus de gens, et pas seulement à droite, en ont assez de l’ensauvagement, du business de la drogue et des attentats islamistes. C’est donc dans ce contexte que Zemmour cartonne. Enfin, quand je dis qu’il cartonne, cela reste virtuel. Il ne cartonne que dans les sondages. Vous savez ces sondages qui donnaient Édouard Balladur à l’Élysée en 1995, Jospin au deuxième tour et Le Pen à 5% en 2002 et Hillary Clinton à la Maison Blanche en 2016. Eh bien ce sont ces sondages-là qui donnent désormais à coup sûr Éric Zemmour au deuxième tour de l’Élection, honorablement battu par Emmanuel Macron triomphalement reconduit. Quel beau scénario. Tu vas me demander, belle lectrice, pourquoi tout ce cirque avec Zemmour, si c’est pour reconduire Freluquet à la fin. La réponse est assez simple:
La mémère de Montretout ne fait plus le job. Elle est devenue une intermittente de la politique, n’apparaissant que de temps en temps pour dire des banalités peu audibles. Elle a consciencieusement détruit le Front National ce qui a créé un vide. Or depuis plus de 30 ans, le principal intérêt des élections en France, c’est le score de la droite nationale et les manoeuvres plus ou moins douteuses pour le maintenir à toute force dans l’opposition. Donc il fallait trouver un homme qui fasse le job d’épouvantail d’extrême-droite, et ils l’ont trouvé. On l’a dit, le profil est bon. IL parle bien, il a, (on se demande bien pourquoi), le droit de dire à la télévision aux heures de grande écoute ce que beaucoup pensent de l’immigration, sans avoir le droit de le dire, et en plus il est sous contrôle. Ajoutez une persécution médiatico-judiciaire scénarisée et vous avez votre candidat de compétition. Le but? Donner de l’intérêt à une élection qui n’en a absolument aucun puisque le vainqueur est déjà choisi. Sauf que Freluquet élu avec 80% des voix face à Marine Le Pen et 60% d’abstention, ça commence à faire soviétique. En plus, la presse a besoin d’événements pour vendre un peu de papier. Il faut donc à tout prix intéresser le peuple. Visiblement, ça marcherait puisque le débat Mélenchon Zemmour aurait fait un carton en matière d’audience.

Le scénario est selon des sources bien informées assez rectiligne: Zemmour, sur un nuage grâce aux sondages, se déclare candidat à la Présidence de la République. Au mois de février, Marine Le Pen jette l’éponge et retourne changer la litière de ses chats. Aubaine pour une partie de son staff qui en a plus que marre et qui rêve de rejoindre l’équipe Zemmour, même pour jouer un rôle subalterne.

Alors certains de mes lecteurs se diront qu’après tout, Zemmour ce n’est pas si mal, qu’il a le courage de parler de problèmes réels et qu’enfin les lignes vont bouger.

D’abord Zemmour est programmé pour concourir, mais pas pour gagner. Encore que le pire n’étant jamais sûr, on ne peut rien exclure, mais cela semble tout de même peu probable.

Ensuite, Zemmour fait semblant de ne pas comprendre que l’immigration n’est pas la seule préoccupation des électeurs. Et que même s’ils sont bas du front, remplacer le prénom Mohamed par Pascal ne fait pas un programme et ne suffit pas à résoudre tous les problèmes. Zemmour est peu audible sur la dictature vaccinale. C’est dommage parce que les infirmières sans salaire et les gens privés d’hôpitaux, de cinéma et de restaurants aimeraient savoir si le vote zemmour aurait une chance de les libérer. Or sous le prétexte fallacieux selon lequel la question sanitaire occuperait trop d’espace au détriment d’autres sujets important, Zemmour n’en dit à peu près rien de concret. Même si ce n’est pas faut, il serait tout de même bon d’équilibrer un peu les choses.

La réalité est très simple: par calcul ou par conviction, Zemmour adhère parfaitement aux mesures prises par le Pouvoir en place et n’a nulle envie de les remettre en question, histoire de ne pas fâcher un électorat âgé, peureux et injecté.

Ensuite, une autre bonne raison de ne pas lui faire confiance, c’est sa collusion avec ses adversaires. Mélenchon, adversaire d’un soir, fait partie des happy few invités aux 50 ans du futur Le Pen. Qui faut-il croire? Le Zemmour qui ferraille avec Attali, ou celui qui déjeune avec Attali? Zemmour vous répondra qu’en déjeunant avec la classe politico-médiatique, il ne fait ou plutôt il ne faisait que son métier de journaliste. Voilà qui en dit long s’il était besoin sur la connivence entre politiciens et journalistes qui nous vendent la séparation des pouvoirs et l’indépendance. Bref, tout ça n’est pas de nature à rassurer un électorat maltraité et méfiant.

Vous allez me demander, “Pourquoi Zemmour”?

Je l’ai dit, le plan prévoit la reconduction de Freluquet et de Brigitte à l’Élysée. Mais la caste ne peut se permettre pour des raisons d’image une élection qui n’intéresserait personne et se tiendrait avec, comme vainqueur, non seulement l’abstention, mais encore l’indifférence. Donc on a créé Zemmour. Il fera croire que quelque chose de nouveau se prépare et qu’il y a un vrai suspense. Ensuite, il servira de leurre et d’épouvantail commodes à la gauche en perte de vitesse qui n’aura pas à s’attaquer à ses anciens camarades passés chez Freluquet et faisant campagne pour lui. Zemmour jouerait en quelque sorte le rôle de muleta dans laquelle viendrait s’empaler toute opposition.
Cependant, depuis quelques jours, Zemmour vient donner des gages aux gens comme vous et moi qui auraient des doutes. Il ne cesse de dire qu’il place son appartenance à la France au-dessus de tout, y compris au-dessus de sa qualité de membre de la communauté juive. En traitant BHL de traitre, il vient donner des gages absolus qu’on est bien tentés d’accepter. Pour autant, dans sa réponse face au journaliste de CNews dégoulinant de complaisance, BHL n’exclut pas un débat avec Zemmour. Ça tombe bien, les journalistes en rêvent. Cependant je ne peux m’empêcher de penser que si Éric s’était appelé Jean-Marie, BHL n’aurait pas accepté le débat aussi facilement. Cela dit il faut être juste. Zemmour n’aurait-il pas le droit au bénéfice du doute? N’aurait-il pas le droit à cette assimilation à la française qui fait de l’appartenance religieuse et communautaire une affaire privée? Je ne trancherai pas la question. Trop de zones d’ombre subsistent. On l’a dit il y a des collusions suspectes, il y a des sujets sur lesquels on attend des positions qui ne souffrent pas d’ambiguïté.

Pour terminer ce tour d’horizon, il reste le sujet européen. Zemmour, au grand dams de certains de ses détracteurs, ne préconise pas la sortie de l’Union Européenne. Il pense que c’est stratégiquement suicidaire et je ne suis pas loin de lui donner raison. En effet, chacun sait que les traités européens n’ont de valeur que celle que les États leur concèdent. Or la France sera parfaitement loisible de cesser d’appliquer les traités européens ou d’en appliquer que ce qui lui convient. Autrement dit, les traités n’étant qu’une vulgaire liasse de papier, on peut entendre que Zemmour, par stratégie, choisisse de rester au sein de l’Union tout en faisant primer le droit national sur le droit européen. Ceux qui disent que c’est impossible, soit ne connaissent pas le droit, (ce dont je doute), soit s’accrochent à une idée unique, un peu comme le fait Zemmour avec l’immigration ou l’Islam.

En conclusion, j’ai pour ma part décidé de ne pas prendre part à cette élection. Je pense en outre que chaque fois qu’on nous a sorti du chapeau un quasi président au mois d’octobre, il était dans les choux au mois de mai. N’oubliez pas que Fillon était quasiment élu à l’automne 2016. On connaît la suite.

Par conséquent, restons spectateurs à distance. Je ne m’interdis pas de relayer occasionnellement Zemmour s’il dit ponctuellement des choses intéressantes. Je ne vous cache pas que j’ai qu’une confiance très moyenne en la sincérité du scrutin présidentiel. Il me semble donc que seule une abstention très massive serait perçue par le système qui par ailleurs se refuse à reconnaître le vote blanc, comme un véritable acte de résistance et de désobéissance. Quand je dis abstention, cela ne veut pas dire seulement ne pas se rendre aux urnes, cela veut aussi dire ne pas se précipiter sur sa télé dès que Zemmour apparaît en débat avec un faux adversaire.

Dans le doute, abstiens-toi dit l’adage. Or pour l’instant je doute.

Jacques Frantz

1 commentaire

  1. Bonjour,

    Je dois dire que j’ai plutôt une opinion assez positive sur Zemmour.

    Je trouve qu’il va assez loin dans sa défense de la France, parfois plus loin que Jean-Marie ou Marine.

    Par contre, son entourage actuel (je dis bien actuel) est très monolitique en terme d’adhésion à la religion juive.
    Et en l’occurance, il s’agit d’un judaïsme franchement peu laïc ; Zemmour lui-même a été éduqué exclusivement dans des institutions juives très très religieuses.

    Je précise, avant qu’on me fasse un procès, que je tiens ces infos du livre « Le radicalisé » écrit par des journalistes du Monde.
    Oui, J’écoute aussi Jérôme Bourbon de Rivarol; j’aime diversifier mes sources.

    Bon, ensuite, pour revenir à nos moutons, qui paye Zemmour? qui va financer sa campagne. Qui d’autre va le suivre. Villiers? Buisson? Couteau?, Camus, Boloré?
    Wait and See

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