Les trottinettes, ça fait bobo!

Cher lecteur habitant une grande métropole occidentale quelle qu’elle soit ou presque, tu l’as sans doute constaté, peut-être tantôt pour t’en réjouir, tantôt pour t’en désespérer : elles sont partout ! Abandonnées sur les trottoirs et de préférence aux endroits les plus étroits, ou lancées comme des bolides au milieu des piétons, des vélos, des poussettes, des vieillards (j’emploie ce mot à dessein, et tant pis pour la bien-pensance, car je ne lui trouve rien de dénigrant, bien au contraire) et des enfants, elles sont devenues les reines du pavé… Ou plutôt ce sont leurs utilisateurs qui se sont crus les rois du monde ! À moins qu’ils ne le soient réellement devenus ? En effet, ces engins électriques de location, prétendument écologiques, inaudibles, hyper-maniables, dont il suffit de scanner un QR code avec son téléphone pour s’en emparer pour quelques minutes ou plus, sont le summum de la flexibilité du transport individuel. Vous les prenez où vous voulez, vous les larguez où vous voulez, et après vous le déluge ! Vous pouvez vous en débarrasser là où ça vous arrange, même en plein milieu du chemin, pourvu que ça vous arrange vous… Pas de sanction, pas d’infraction, la liberté totale en fait ! Et tant pis si en chemin vous avez effrayé une vieille dame en lui passant à deux centimètres, heurté un aveugle qui ne vous a pas entendu arriver alors qu’il était en pleine traversée de rue, et tant pis si vous vous êtes débarrassé de l’objet soudain devenu encombrant à un endroit où, à cause de vous, une personne en fauteuil roulant ne pourra pas passer ou une maman avec sa poussette devra prendre des risques inconsidérés pour contourner par la rue cet engin qui n’a rien à faire là…

Tu l’auras compris cher lecteur de ce blog, dont je connais la perspicacité, je suis devenu trottinetophobe. Je ne suis pas sûr que ce néologisme soit promis à un quelconque avenir, mais je l’affirme, ces engins font peur, qu’ils soient arrêtés ou en mouvement. Ils sont devenus une calamité de plus dans nos grandes ville, qui n’en manquaient pourtant pas. Car enfin, sauf à les interdire complètement, comment réglementer une telle anarchie ? Certes des moyens existeraient, pour peu que nos pouvoirs dits publics ouvrent enfin les yeux (on peut rêver) et se décident à légiférer, normaliser et sanctionner. Mais pourquoi mes impôts devraient-ils financer la correction d’une nuisance dont je suis une des victimes, que je n’ai pas demandée et qui ne fait que promouvoir un individualisme triomphant ?

nos grandes villes que l’on voudrait « intelligentes », « durables », « résilientes », « inclusives » et tout le blabla habituel, sont désormais polluées par ce nouveau symbole de l’hyperconsommation de services en tous genres, et ce sont toujours les mêmes qui trinquent : les plus vieux, les plus jeunes et les plus fragiles ! Voilà une belle idée de la gauche bobo au service des plus faibles ! Mais ne vous inquiétez pas, c’est comme ça qu’on vous a toujours connus, vous ne nous surprenez plus ! Mais la colère monte…

Alain De Malte

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