DÉCIDÉMENT, MARINE EST À LA PEINE

DÉCIDÉMENT, MARINE EST À LA PEINE

On peut dire qu’elle est inspirée l’héritière. C’est vrai qu’elle nous faisait le coup du suspense depuis des mois. On allait voir ce que l’on allait voir. Elle nous promettait la révolution. Eh bien on a vu.

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Franchement il y a des jours où je me dis qu’il vaut mieux rester couché. Ce jour de congrès du FN à Lille était, sans aucun doute, de cela. Triste comme un dimanche de fin d’hiver où ce n’est plus tout à fait l’hiver mais pas encore le printemps. Un de ces dimanches gris et blafard où rien ne vous fait envie. S’il y avait une chose qui ne faisait pas envie hier c’est le Front national version Marine. Pourtant elle nous avait promis le renouveau, à l’en croire, ça allait être la révolution. Pensez, le Front National allait changer de nom. Changement grâce auquel les partis du système allaient comme par magie lui faire une place au chaud autour de la gamelle. On se pince pour y croire. Mais quand j’ai entendu le nom, j’ai été frappé de surprise. Parce que là, franchement, c’est l’imagination au pouvoir. Alors pour ceux qui ne le sauraient pas encore, le “Rassemblement National” était présent sur les affiches du Front National lors de la campagne de 1986, qui devait porter à l’Assemblée Nationale 35 députés et plus d’une centaine de conseillers dans les assemblées régionales. ET c’est avec ça qu’elle compte rassembler? On rigole!

Pourtant ce nouveau nom qui comme on l’a vu, sort des armoires pleines de naphtaline, est lourd de signification. Il sent le théâtre d’ombres. Il exprime le “on aimerait, mais on ne peut déjà plus”. Il sent une fin de règne qui n’a pas vraiment commencé. Il sent surtout la trahison. En trahissant ce que nous sommes, Marine manque deux objectifs. Elle ne satisfait personne, et elle contribue à l’affaiblissement de nos défenses immunitaires déjà dans un état critique. Ce changement de nom est une sorte de demi-mesure de nature à ne satisfaire que les membres du fan club. Tout ça au nom de quoi? On ne sait pas très bien. Le rassemblement? De qui? Je l’ai dit, en 1986, la stratégie avait déjà échoué. Pourtant, Jean-Marie Le Pen avait fait de son mieux, jusqu’à appeler à voter Chirac au deuxième tour de l’élection présidentielle de 1988, limitant ainsi l’ampleur de la défaite de ce dernier. Sauf que la dédiabolisation dont même mon ordinateur ne parvient pas à trouver la signification, elle ne peut pas marcher car comme je l’ai déjà écrit dans ces pages, la dédiabolisation ne dépend pas de nous. Elle dépend des autres. La dédiabolisation ne dépend que de ceux qui diabolisent, et ceux-là ne s’arrêteront pas. Dès hier soir l’ensemble de la classe politique se répandait en paroles de haine contre la prétendue “extrême droite”.

Non, décidément, ce nouvel ancien nom pue à plein nez le calcul politicien. On ne remerciera jamais assez Jean-Marie Le Pen d’avoir imposé sa fille dont on a pu apprécier l’étendue de l’incompétence au soir du débat qui constituait pourtant une tribune historique pour nos idées. Ce jour-là, Marine Le Pen faisait sortir le Front National de l’Histoire. Le changement de nom ne fait qu’entériner cette sortie ou plutôt ce passage à la trape.

Jacques Frantz

2 commentaires

  1. Pour ma part, j’ai vécu ce dimanche avec un profond sentiment d’écœurement, voire de dégoût, et la conviction que désormais nos idées ne sont plus incarnées par personne qui ait tant soit peu voix au chapitre médiatique en France. En 1988, cet appel à voter Chirac était en effet déjà un constat, pour ne pas dire un aveu d’impuissance, surtout quand on sait ce que cachaient en réalité les idées de ce monsieur dont la biographie non autorisée explique bien des choses, de sa repentance affichée au nom de l’État français pour les « crimes » supposément commis par le gouvernement de Vichy, à la reconnaissance tout aussi publique et officielle des dites Brigades Internationales… et j’en passe ! Faut-il rappeler qu’en 2002, sans la dissidence que l’on sait, c’est face à Lionel Jospin que Jean-Marie Le Pen aurait disputé le second tour de l’élection présidentielle, et non face à Jacques Chirac qui serait arrivé troisième du premier tour. ce scénario aurait permis de démasquer clairement de quel bois se chauffait l’intéressé, lui dont il se murmure sur la Toile, assez fort pour que j’aie réussi à l’entendre, qu’il aurait voté Hollande contre Sarkozy, représentant désigné de son camp, en 2012… Bref, tout cela pour dire que si beaucoup ne savent pas où l’on va, une chose est absolument certaine… Üon y va !

    1. Oui de toute façon, Chirac a passé sa vie à trahir son camp. Il a fait élire Mitterrand en 1981 contre Giscard qu’il soutenait en 1974 et dont il a été le Premier ministre, il a trahi de Gaulle pour Pompidou, et, comme cela a été dit fort justement, il a appelé à voter Hollande alors qu’il lui restaient des résidus de lucidité. Quelle tristesse!!!

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