DÉBARQUÉ D’UN AVION AU MOTIF QU’IL EST HANDICAPÉ

HANDICAPÉ

Cher lecteur musulman, conviens avec moi que parler des avions le 11 septembre s’impose! Plaisanterie mise à part, ce que j’ai à raconter n’est pas vraiment drôle! Une personne hémiplégique forcée de débarquer de l’avion EasyJet Bordeaux Lyon jeudi soir au motif qu’elle ne peut se déplacer seule à bord de l’appareil.

La compagnie EasyJet refuse à Bordeaux le passager Nicolas Morvan à cause de son handicap. Ça vous étonne? Moi pas du tout. Déjà en 2001 la compagnie Air France avait refusé un couple d’aveugles avec leur enfant au motif qu’un enfant de moins de 16 ans ne peut se déplacer qu’avec une personne majeure et valide. Si j’ai bien compris cette logique débile, lorsque tu es handicapé, soit tu ne fais pas d’enfants, soit tu te déplaces en train s’il n’y a pas de grèves, soit tu reste chez toi. Si vous avez d’autres solutions surtout n’hésitez pas.

Il faut savoir qu’avec le tourisme de masse et des personnes de plus en plus âgées qui se déplacent, les voyageurs handicapés seront de plus en plus malvenus dans les aéroports. Si j’en crois l’article de Sud-Ouest le handicap de Nicolas avait été signalé au moment de la réservation du billet, comme le prévoit la procédure de la compagnie EasyJet. Lecteur, il faut savoir que voyager quand on est handicapé, ça se mérite. Il faudra bientôt arriver la veille du voyage pour avoir une assistance à l’aéroport, y compris lorsque l’assistance se borne à un simple accompagnement, il ne faudra pas devoir partir en urgence, et il faudra surtout être très gentil si vous ne voulez pas que l’on vous débarque de l’avion. Car chez EasyJet, tout se décide au pied de l’avion. Ainsi vous pouvez être sommés de mettre votre sac ordinateur en soute parce qu’il n’y a plus de place à bord, ou tout simplement, être débarqué comme l’a été Nicolas. Tout ceci bien entendu à la discrétion du commandant de bord.

Pour sa défense, la compagnie aérienne déclare avoir offert une nuit d’hôtel et une place sur le vol du lendemain avec un accompagnant de son choix invité. Trop bons EasyJet. Sauf que Nicolas avait prévu d’être à Lyon le jeudi, qu’il avait payé pour ça, et qu’e de surcroît il n’a peut-être pas une cour à sa disposition pour l’accompagner dans ses déplacements.

Seulement voilà, pour Nicolas et les personnes handicapées, il n’y a pas de LICRA qui aboie. contrairement à d’autres minorités, Nicolas appartient à une minorité invisible. Et quand on cogne dessus, cela se voit moins, cela fait moins de bruit. Pourtant la discrimination à l’égard des personnes handicapées se pratique au quotidien et de manière presque insensible. Ce sont les refus à l’entrée des monuments au prétexte d’une inaccessibilité imaginaire, c’est le placement dans un restaurant à une table un peu en retrait pour que l’infirme soit moins visible, c’est la société Parrot qui après avoir échoué à vendre de la merde aux aveugles les somme de se fournir ailleurs que chez elle. Ce sont toutes ces humiliations par petites touches qui passent inaperçues parce que la personne handicapée n’a pas les réseaux de défense dont bénéficient d’autres minorités aux frais du contribuable. Combien d’associations, de ligues et de mouvements se porteront partie civile si Nicolas va en justice?
Il y aurait bien sûr beaucoup d’autres choses à dire sur le sujet, mais si au moins on pouvait agiter les consciences… Sachez toutefois amis infirmes que la société social-démocrate et libérale de demain et pour laquelle vous votez en majorité, n’a de places que pour ce qui est rentable et productif. Qu’on se le dise!!!

Jacques Frantz

2 commentaires

  1. Eh bien voici la bonne nouvelle du jour: je suis infirme et considérée comme non productive par ladite la société social-démocrate et libérale… mais cela se soigne, tout simplement en ne votant pas pour elle! Une action qui ne changera certes pas grand-chose au résultat mais que je me promets d’accomplir… si toutefois je trouve une bonne âme pour me traîner jusqu’au bureau de vote. Car être handicapé quand on n’a pas une cour à son service, c’est aussi ne pas être un citoyen comme les autres dès lors que le vote par procuration, présenté par les « valides » comme la solution, n’est possible qu’à condition de pouvoir se rendre au commissariat pour signer le précieux document. C’est donc, sur tous les plans, être l’objet et non le sujet de sa vie quotidienne.

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