Moumou Président croit pouvoir enrayer l’avancée de l’État Islamique

Les délégations de 22 États se sont réunies à Paris pour mettre au point une force multinationale pour enrayer la chute de l’Organisation État Islamique. Eh bien vous n’allez pas me croire, mais j’ai un avis sur cela aussi, et il est négatif.

Déjà, le fait que Moumou et son ministre des affaires étrangères aient besoin de se faire mousser en organisant une telle pantalonnade est assez pitoyable. Ce ne serait rien s’il n’y avait pas des décapitations en masse, s’il n’y avait pas des destructions de patrimoine, s’il n’y avait pas de menaces directes sur nos territoires.

Il est pitoyable aussi de voir comment ces tristes sires manient tour à tour les allumettes et la lance des pompiers. Parce que si nous en sommes là, de qui est-ce la faute?

Moumou et sa clique d’incompétents auraient des excuses s’ils n’avaient pas été prévenus de ce qui allait se passer. Moumou et sa clique d’incompétents auraient des excuses s’ils n’avaient pas joué les vierges effarouchées quand on leur disait que l’opposition à Bachar était avant tout islamiste. Moumou et sa clique auraient des excuses s’ils ne se cachaient pas en permanence la tête dans le sable en faisant croire à l’opinion que l’Islam est pacifique et républicain. Moumou et sa clique auraient des excuses s’ils ne faisaient pas en permanence des courbettes au Qatar, à qui ils vendent le pays. Moumou et sa clique auraient des excuses s’ils n’avaient pas détérioré nos relations avec la Russie en se conduisant comme de véritables voyous, au mépris des règles les plus élémentaires de diplomatie.

Cette réunion fut une pantalonnade car il y avait deux grands absents: La Syrie et la Russie. Vous me direz c’est normal puisque accueillir la Russie et la Syrie c’était reconnaître qu’on avait fait fausse route sur le plan international. C’était reconnaître qu’Assad était le meilleur interlocuteur possible dans la région étant donné la situation. Qu’on me comprenne bien, je ne considère pas Assad comme un ami de la France. Je n’ai rien oublié des attentats dans les années 80, mais dans la situation telle qu’elle est, la “real politics” exigeait qu’on fût plus perspicace dans nos choix. À l’époque où Hafez Al-Assad menaçait directement nos intérêts à Beyrouth, je me souviens de Mitterrand qui avait dit: “S’il convient de ne pas nommer le tireur, je ne le nommerai pas”.

Le pis est que ce ne sont même pas nos intérêts que la France cherche à défendre en agissant ainsi. Fabius défend les intérêts d’Israël et des États-Unis qui ont intérêt au chaos dans la région. Israël parce que tant que les Arabes se battent dans la région, ils auront moins de velléités à défendre le peuple palestinien, et les États-Unis parce qu’ils seront appelés à la rescousse pour éteindre les brasiers qu’ils ont eux-même contribué à allumer.

Alors dans ces conditions il sera illusoire de prétendre mettre fin à l’avancée de l’Organisation État Islamique. Sans reconnaître qu’on a eu tort de jouer la destruction de l’État syrien légitimement reconnu, sans reconnaître le rôle de la Russie, l’État Islamique a encore de beaux jours devant lui.

Alors nous allons assister au scénario déjà bien connu en Afghanistan ou plus récemment au Mali. Les militaires d’une éventuelle force multinationale vont se déployer, les islamistes vont se retirer, Moumou va montrer sa face bouffie aux caméras et on nous expliquera que Palmyre revit enfin. Et puis ce sera la guérilla et les attentats.

Voilà pourquoi la petite sauterie de Moumou à Paris n’était qu’une pantalonnade. Il faudrait au plus vite apporter un soutien à Bachar El-Assad, avec la Russie au centre du jeu, sans oublier de régler rapidement l’affaire des porte-hélicoptères Mistral.

J’ai des doutes.

Ou alors, second scénario de sortie de crise, Hollande dégage et laisse la place à des gens compétents. On peut rêver!

Jacques Frantz

2 commentaires

  1. Des doutes, vous avez bien raison d’en avoir, car au lieu d’inviter la Russie comme interlocuteur et partenaire incontournable, on lui applique des mesures de rétorsion économique, abusivement appelées « sanctions ». Résultat: tandis que le commerce des États-Unis avec la Russie s’est encore accru de 5,6% en 2014, le commerce entre l’Europe et la Russie a, quant à lui, diminué de 9,7% sur la même période. Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes et qui montrent, si besoin était encore, que l’Europe et la France en particulier s’obstinent à servir des intérêts qui ne sont pas les leurs.

    1. De toute façon la Russie est absolument incontournable. Il faudra à terme, livrer les Mistrals et lever les prétendues sanctions. Car en effet, le terme même de sanction est totalement abusif. Aucune entité juridique n’a jamais sanctionné. Pour qu’il y ait sanction, encore faut-il qu’il y ait contravention. Or, pour autant que je sache, la Russie n’est contrevenu à rien du tout. Quand bien même, aucune entité internationale ne l’a constaté. Attendons de voir. Malheureusement l’État Islamique ne perd pas de temps pour couper des têtes.

      J.F. >

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