Jean-Michel Baylet très remarqué à Matignon au moment de la formation du nouveau gouvernement

ET si on se penchait un peu sur le cas de Jean-Michel Baylet.

Au cours des dernières 48 heures on l’a beaucoup remarqué dans le balai des « ministrables » à Matignon. Déjà la semaine dernière, il faisait parler de lui en menaçant de se désolidariser du gouvernement pour des questions territoriales liées à la réforme des régions.
D’apparence bonhomme, il ne faut pas s’y méprendre. L’accent du midi de ce natif du Tarn et Garonne n’a rien de sympathique. Il ne fleure pas bon le pastis et le soleil de Provence. Il aurait plutôt tendance à puer la bouse du veau sous la mère.
Baylet est né en 1946 dans le Tarn et Garonne. Il est le fils de Jean et d’Évelyne Baylet.
Les Baylet ont fait leur fortune évaluée d’après Wikipedia à 61 millions d’Euros dans la presse régionale.
Jean Baylet est l’ami de René Bousquet qui sera inquiété pour faits de collaboration avant d’être assassiné. Cela prouve si besoin que, contrairement à ce qu’on nous dit, la collaboration n’est pas l’apanage de la prétendue « extrême droite ».
Jean Baylet meurt dans un accident de la circulation en 1959.
Jean-Michel, âgé de seulement 13 ans, c’est maman Évelyne qui prend les affaires du tout-puissant journal régional la Dépêche du midi. Elle garde au chaud pour son garçon la place à la direction du journal ainsi que dans les instances politiques locales. C’est ce qui a valu à Jean-Michel le sobriquet ridicule de « Veau sous la mère ». La tradition ne s’est du reste pas perdue. Au journal, au sein des instances politiques locales et départementales, les postes, les promotions sont une affaire de famille, d’amis et de loges. Dans la politique nationale, Jean-Michel Baylet ne pèse rien. Aux primaires socialistes de 2011, il obtiendra 0,64% des suffrages. Il s’est du reste présenté exclusivement pour l’exposition médiatique que cela lui apportait. En revanche, il est très influent dans les réseaux politiques et financiers. Il a une fortune et plusieurs familles. Celle du sang d’abord. Élevé, comme on l’a vu, sous la mère, ses propres enfants travaillent aussi dans le girond familial. Celle de la franc-maçonnerie ensuite. Il est membre du GODF. Politiquement, son « Parti radical de gauche » ne pèse certes rien, mais il constitue souvent une minorité de blocage. Sans PRG pas de présidence socialiste au Sénat. Ainsi, au moment où François Hollande perd quelques plumes sur son aile gauche, Jean-Michel Baylet a su se rappeler à son bon souvenir. Jean-Michel ne décolère pas devant la réforme territoriale qui s’annonce. D’abord parce qu’une réforme territoriale ne se fait pas sans Jean-Michel. Souvenez-vous, la loi sur les communautés de commune c’est lui. Ensuite, parce que la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon et surtout la disparition des départements ne l’arrangent pas du tout, mais alors pas du tout. Jean-Michel Baylet, c’est l’homme départemental par excellence. Sa carrière politique repose sur le fief. Son clientélisme qui lui a valu une condamnation à la fin des années 90 à six mois de prison avec sursis pour, entre autre, abus de biens sociaux dans une affaire d’attribution de marchés publics, lui assure un solide encrage dans la vie politique du département. Si demain le département disparaît, Baylet n’est politiquement plus rien. C’est au département qu’il doit tout. Il lui doit son poste de Président du Conseil Général, mais aussi son siège au sénat. Voilà pourquoi il a menacé de retirer ses billes du gouvernement si l’exécutif n’opérait pas une inflexion dans sa réforme territoriale en préparation. En gros vous vous débrouillez comme vous voulez, mais pas question de faire disparaître le Tarn et Garonne entant qu’entité politique. D’après lui, le Président des inflexions et des génuflexions devant les lobbies l’aurait entendu.
Toutefois, le veau gras n’aurait pas obtenu de poste à sa mesure dans le gouvernement Valls II qui vient de se constituer au moment où j’écris ces lignes. Comme on le voit, son pouvoir de nuisance est bien supérieur à son pouvoir de bienfaisance.
côté idéologie il n’y a rien à attendre que du vide. Il répète bêtement ce qu’il entend dans les loges et ce qui le sert. Il est en faveur du mariage dénaturé et de la vente libre du canabis. Cela dit, s’il fallait demain être en faveur de la révolution nationale, il n’hésiterait pas une seule seconde. L’homme est d’une plasticité idéologique à toute épreuve pourvu qu’on ne touche pas à ses prébendes et à sa clientèle.
La Dépêche du midi est Son journal. En Midi-Pyrénées quand on a dit « La Dépêche » on a tout dit. C’est un monopole au service des intérêts d’une famille. L’agriculteur qui veut connaître les cours régionaux d’une denrée quelconque consultera la Dépêche. vous n’y échappez pas. Il n’y a pas d’autres sources régionales d’information. Comme on l’a vu la vocation première du journal n’est pas à informer. L’organe de presse est là pour servir les intérêts d’une famille qui occupe l’ensemble des postes à la direction du journal avec Jean-Michel comme PDG. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Pour éliminer un adversaire politique, le journal est prêt à toutes les bassesses. On se souviendra longtemps de comment la Dépêche s’est vautrée dans le caniveau au moment de l’affaire Patrice Alègre. Dominique Baudis, alors maire de Toulouse, sera cité dans cette affaire complaisamment relayée par le quotidien régional. baudis accusera nommément Jean-Michel baylet sans toutefois le poursuivre.
C’est bien à un petit Berlusconi de peu d’envergure que nous avons affaire. Il s’agit bien d’un homme qui aime le pouvoir, qui l’obtient par l’influence et la coterie. On parle ici d’un homme qui a l’accent de la ruralité et qui se comporte comme un seigneur du moyen-âge en son fief. On parle d’un homme adoré par ses obligés et détesté par le reste de la population. On se souvient de banquets où son altesse ripaillait perturbés par des agriculteurs ivres de colère et de désespoir.
Cet article a pour but d’attirer l’attention sur un homme de coulisses au pouvoir de nuisance plus grand qu’il n’y paraît. Espérons que la ténacité et, (on peut rêver) le suffrage universel nous débarrassera de ces nuisibles. Pour cela, un seul mot d’ordre, « Hollande Dégage ».

Jacques frantz

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