Affaire Vincent Lambert ou la dure école de l’espérance.

Depuis dix jours, depuis que le Rapporteur public du Conseil d’État a requis la peine de mort contre Vincent Lambert, reconnu coupable de dépendance suite à un accident de la route, nous vivons de véritables moments d’angoisse et de tristesse. Tristesse car il est douloureux de voir des parents obligés de se battre pour que leur enfant ne leur soit pas arraché. Il faut le savoir, pour des parents, un enfant reste un enfant quel que soit son âge. Or la culture de mort n’a de cesse que de vouloir arracher les enfants à leurs parents. Elle le fait par l’avortement, par l’éducation dogmatique et socialiste, et maintenant par l’euthanasie. Comme il est dur et douloureux de voir ces parents se battre contre une épouse trop pressée d’aller se vôtrer dans le lit d’un bien-portant. Contre une épouse trop pressée de cesser d’être l’épouse d’un infirme.
Pourtant, comme ils ont raison ces parents de ne rien lâcher dans un combat qui les dépasse. Il les dépasse car il va au-delà de leur propre histoire. Il concerne tous ceux dont la vie ne tient qu’au fil que de nombreux médecins rêvent de pouvoir couper. Il les dépasse car si par malheur Vincent Lambert était exécuté par privation d’eau et de nourriture, nul doute qu’à sa suite suivraient bon nombre d’infirmes incapables de communiquer sur leur réelle volonté. L’enjeu est bien là. l’État veut pouvoir se débarrasser de malades coûteux. Avec l’épouse de Vincent Lambert, l’État a trouvé son idiote utile. L’État veut libérer des lits pour de sordides questions d’argent, l’épouse de Vincent Lambert veut libérer un lit pour de sordides parties de jambes en l’air. Là, la vie d’un homme pèse si peu.
Si j’ai bien compris l’arrêt de mort du conseil d’État, il suffira, si je suis incapable de communiquer, qu’un proche intéressé par mon héritage dise m’avoir entendu dire que je ne souhaitais pas qu’on prolongeât mes souffrances pour exiger et obtenir ma mise à mort. Alors nous ne pouvons que remercier ces parents courageux qui ont engagé un combat humaniste. Car le véritable humanisme n’est pas là où nous le disent les francs-maçons. Le véritable humanisme, il est dans le soutien indéfectible dû à l’être faible et à l’être aimé.  « Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ».

À l’heure où j’écris ces lignes, la cour européenne des droits de l’Homme a fait suspendre l’exécution de Vincent. Il est fort dommageable de devoir fonder nos espoirs sur une instance supranationale. À cet égard, Marine Le Pen devait déclarer sur France Info que la CEDH, au nom de la souveraineté, ne devait pas pouvoir statuer sur cette affaire. Si on peut comprendre la posture souverainiste de la fille à son papa, on ne manquera pas d’être choqué par la suite du propos. Marine Le Pen ajoute en substance qu’avec la décision du Conseil d’État, la loi Leonetti a bien été appliquée.
En d’autres termes, Marine le Pen approuve prudemment.
Du reste, on a pu observer une extrêmes prudence de la part de Marine Le Pen sur les sujets qui mettent à mal la cohésion sociale. En clair, le mariage entre personnes du même sexe, elle est pour. L’avortement elle est pour. L’euthanasie elle est pour. Par sa prudence, elle souhaite ménager une partie non négligeable de son électorat. Sur tous ces sujets, elle s’exprime avec des précautions qui tranchent avec le reste de son discours. Je saurai m’en souvenir lors de mon prochain vote.
La vie de Vincent tient aujourd’hui à un fil. Elle est une flamme de bougie dans la tempête. Cependant, cette épreuve est notre épreuve à tous! L’école de l’espérance est dure. Elle fut dure pour Marie et les apôtres au pied de la croix. Mais souvenons-nous de la victoire du Christ par la résurrection. En attendant, restons mobilisés dans la prière. Plaise à Dieu que le miracle se produise. Peu importe si ça doit passer par la CEDH. Car pour sauver des vies, contrairement à Marine Le Pen, je m’en accommoderai.

Jacques Frantz

4 commentaires

  1. Si cette boîte de Pandore devait être ouverte, je vois venir gros comme une montagne le jour où l’on ne se souciera même plus de connaître la volonté de l’ex-bien-portant devenu malade, puis celui où peu importera que la personne handicapée soit ou non en état d’exqimer sa volonté présente. Le jour où les « ressources mobilisables » seront considérées comme insufisantes où méritant d’être « mieux investies », c’est la loi du plus fort qui règnera. Est-ce une société ainsi faite que nous souhaitons léguer aux générations suivantes? Je demande.

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