En prison pour ses idées.

Je n’ai pas assisté au procès de Nicolas, 23 ans, qui a été condamné à 4 mois de prison dont deux mois ferme assorti d’un mandat de dépôt. Qu’est-ce que cela veut dire?
Normalement quand quelqu’un est condamné à une peine légère de ce type, il n’est pas arrêté. Il est convoqué ultérieurement par le juge d’application des peines pour l’exécution de sa condamnation. Dans de nombreux cas, les peines ne sont même pas exécutées faute de moyens, de place dans les prisons etc…

Ainsi vous vous retrouvez avec des multi-récidivistes plusieurs fois condamnés qui se retrouvent devant les tribunaux condamnés à une nouvelle peine alors que la précédente n’a même pas été exécutée et ne le sera probablement pas puisque Taubira considère que la prison n’est pas la solution pour les délinquants. C’est, semble-t-il, la solution pour ceux qui n’ont pas les idées qui plaisent au pouvoir. Déjà lors de comparutions précédentes, le parquet aux ordres avait réclamé, sans les obtenir, des peines assorties de mandat de dépôt. Il fallait bien qu’une fois ou l’autre ça passe. Encore une fois, n’ayant qu’une source et n’ayant pas assisté à l’audience, il m’est difficile de me prononcer sur les faits. Ce qui est sûr c’est que la mesure est exceptionnelle. Le mandat de dépôt ne se justifiait pas. Le jeune Nicolas ne constitue pas un danger immédiat de troubles à l’ordre public, il ne risque pas de s’enfuir en Algérie et il n’a jamais commis de délits au par avant. En théorie, jamais une peine assortie d’un mandat de dépôt n’aurait dû être prononcée.
Il se passe exactement ce qui s’est passé au moment du coup d’état communiste en URSS: on remplace les prisonniers de droit commun par des prisonniers politiques. Vous me direz ce n’est pas la même ampleur, mais la philosophie est identique. Les droits communs sont de bonnes personnes corrompues par la société, alors que les gens aux mauvaises idées sont des corrupteurs de société.

Que se passe-t-il? L’exécutif et le législatif se sont entendus au mépris de la séparation des pouvoirs pour adopter en force une loi qui choque une partie importante du pays. Ces deux pouvoirs qui en réalité n’en font qu’un ont pensé que la protestation serait écrasée, comme cela s’est passé en Espagne. Notons au passage que majorité et opposition se sont entendues comme larrons en foire pour ce passage en force, l’opposition officielle ne s’opposant que pour la galerie, mais aidant la majorité en sous-main. Sauf qu’un grain de sable est venu tout gâcher. Le pouvoir et son opposition de façade n’avaient pas prévu que la protestation allait durer. En effet, grâce notamment aux réseaux sociaux et à une jeunesse qui ne veut pas de ce changement de société, une sorte de harcèlement démocratique à l’instar de celui qui était proclamé par la gauche en son temps est en trin de se faire jour. Désormais, des jeunes qui n’en avaient pas l’habitude se mettent à user des méthodes de l’adversaire. Sauf que les acteurs ont changé de camp. C’est désormais la gauche qui est dans le camp répressif tandis que la droite bien élevée est dans le camp des protestataires. c’était inimaginable et face à cela, le pouvoir de gauche ne sait pas réagir. Ce qui est sûr c’est que ça ne peut plus durer. Il faut absolument dissuader les harceleurs de harceler. La désinformation, les intimidations, les violences, les gardes à vue abusives n’ont pas suffit. Il faut donc de la prison ferme pour faire réfléchir ces petits merdeux homophobes.

D’ailleurs, ceux qui s’indignent d’habitude de la répression de la délinquance sont étrangement silencieux aujourd’hui. Cela dit il y a pire. On a vu passer un tweet de l’humoriste de caniveau Stéphane Guillon qui disait en substance, qu’un opposant au mariage pour tous avait été mis en prison, mais qu’il changerait d’avis après la première douche. Je garderai par de vers moi ce que je pense de la finesse et de l’élégance d’un tel propos. En revanche, je ne peux passer sous silence ce qui s’apparente à l’appel au viol d’un détenu. On a bien compris qu’avec un catho de droite tout était permis.

Jacques Frantz.

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